Communiqué de presse

RDC. Les autorités doivent enquêter avec la MONUSCO sur une fosse commune

Les autorités congolaises doivent accepter l’assistance technique de la MONUSCO, Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (RDC), afin de faire la lumière sur une fosse commune découverte récemment à la périphérie de Kinshasa. Il est crucial qu’une enquêteapprofondie et impartiale soit menée dans les meilleurs délais afin que les services de sécurité puissent être considérés comme dignes de confiance. Les autorités doivent coopérer avec la MONUSCO et montrer qu’elles n’ont rien à cacher.

Le 19 mars entre 2 et 3 heures du matin, plus de 400 cadavres ont été ensevelis dans une fosse commune du cimetière de Fula-Fula, dans la commune de Maluku (province de Kinshasa). Les pouvoirs publics ont confirmé avoir enterré 425 personnes à cet endroit mais affirment qu’il s’agit de bébés mort-nés et d’adultes dont les corps n’ont pas été réclamés.

Le fait que l’inhumation se soit déroulée de nuit, sans avoir été annoncée, et dans une tombe anonyme suscite des craintes supplémentaires.

L’an passé, plusieurs organisations de défense des droits humains, ainsi que le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), ont recueilli des informations sur des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées présumées.

En octobre 2014, Scott Campbell, directeur du BCNUDH, a été expulsé de RDC après avoir appelé les autorités à diligenter des enquêtes sur neuf exécutions extrajudiciaires et 32 disparitions forcées perpétrées pendant l’opération de police Likofi, qui ciblait la criminalité de rue.

En janvier 2015, lorsque la majorité au pouvoir a tenté de modifier le Code électoral afin de conditionner les élections présidentielles et législatives à la tenue préalable d’un recensement de la population, les forces de sécurité ont tué non moins de 42 personnes selon des organisations de défense des droits humains. Le défenseur des droits humains Christopher Ngoyi a été arrêté le 21 janvier, au troisième jour des manifestations, et détenu au secret pendant plus de 20 jours après avoir essayé d’accéder à la morgue de l’hôpital général de Kinshasa.

Les autorités congolaises n’ont pas encore mené d’investigations approfondies et impartiales sur les exécutions extrajudiciaires signalées à la suite de l’opération Likofi, ni sur les homicides commis pendant les manifestations de janvier.

Compte tenu des allégations faisant état de graves violations des droits humains, l’État doit révéler l’identité des personnes qu’il a enterrées.

Amnesty International appelle le gouvernement à s’appuyer sur l’assistance technique de la MONUSCO pour mener une enquête crédible, indépendante et efficace sur la fosse commune en question et, plus particulièrement, à publier les éléments ci-après pour tous les corps qu’elle contient :

 sexe et âge de la personne ;
 Cause du décès ;
 Dossier de la morgue où le corps a été conservé avant l’inhumation.

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