La répression s’intensifie contre les dissidents

Les autorités de Bahreïn ont considérablement renforcé la répression contre les personnes perçues comme critiques à leur égard, puisque 32 personnes ont été convoquées aux fins d’interrogatoire par le ministère public au cours des cinq derniers jours et des charges ont été retenues contre la majorité d’entre elles, a déclaré Amnesty International, moins d’une semaine avant l’examen du bilan du pays en matière de droits humains par l’ONU à Genève, le 1er mai.

Au nombre des personnes convoquées figurent des défenseurs des droits humains, des militants politiques, des avocats, un journaliste et des proches de victimes de violations des droits humains, ce qui laisse à craindre qu’elles ne soient prises pour cibles dans le but de tenter de les empêcher – et de dissuader d’autres personnes – de critiquer Bahreïn avant et pendant le prochain examen de son bilan par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

« L’intensification de la répression contre les dissidents à Bahreïn ces derniers jours est extrêmement inquiétante, et montre jusqu’à quelles extrémités révoltantes les autorités bahreïnites sont prêtes à aller pour étouffer toute critique sur leur bilan en matière de droits humains », a déclaré Samah Hadid, directrice chargée des campagnes au sein du bureau régional d’Amnesty International à Beyrouth.

« Compte tenu du moment choisi – une semaine exactement avant l’examen de la situation du pays en matière de droits humains par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU –, il y a fort à croire que cela relève d’une volonté de tenter d’empêcher des adversaires pacifiques du gouvernement de dénoncer le bilan du pays à Genève ».

Au moins 24 des 32 personnes convoquées ont ensuite été inculpées d’avoir participé à un « rassemblement illégal » à Duraz, un village situé à l’ouest de la capitale, Manama, en octobre 2016 et en janvier et mars 2017. Certaines d’entre elles ont été convoquées devant l’unité du ministère public chargée des infractions à caractère terroriste. Les inculpés ont nié les faits qui leur étaient reprochés, indiquant qu’ils ne se trouvaient pas à Duraz à l’époque. La plupart d’entre eux n’habitent pas à Duraz. De plus, depuis le 20 juin 2016, les autorités interdisent aux personnes extérieures au village d’y pénétrer. Ces personnes ont apparemment été inculpées uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Or, toute personne incarcérée pour cette seule raison serait considérée comme un prisonnier d’opinion.

Huit des inculpés ont indiqué que des interdictions officielles de voyager avaient été émises à leur encontre et quatre d’entre eux ont jusqu’ici été empêchés de quitter le pays.

Depuis juin 2016, des dizaines de défenseurs des droits humains et de militants politiques se sont vu interdire de voyager à l’étranger et Amnesty International estime que tous ceux qui ont été convoqués et inculpés la semaine dernière risquent d’être empêchés de quitter le territoire.

« Les charges retenues contre ces personnes sont dénuées de fondement et ne sont qu’un stratagème destiné à punir les défenseurs des droits humains et d’autres personnes exprimant des critiques de manière pacifique d’avoir mis en lumière la détérioration rapide de la situation des droits humains à Bahreïn. Le monde ne doit pas rester passif pendant que Bahreïn poursuit sa campagne calculée de persécution contre les militants des droits humains, les opposants politiques et toute autre personne qui ose s’exprimer sur les droits fondamentaux », a déclaré Samah Hadid.

« La communauté internationale – en particulier les alliés de Bahreïn, comme le Royaume-Uni et les États-Unis – doit exhorter les autorités à faire le nécessaire pour que les charges soient abandonnées et que les interdictions de voyager soient levées. Toute personne souhaitant participer à la séance du Conseil des droits de l’homme consacrée à Bahreïn doit être autorisée à se rendre à Genève. »

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