République démocratique du Congo. Les offensives intergouvernementales contre les groupes armés doivent épargner les civils


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International a appelé ce mardi 20 janvier les gouvernements de la République démocratique du Congo (RDC), de l’Ouganda et du Rwanda, dont les forces se sont engagées dans des offensives militaires contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) à l’intérieur de la RDC, à veiller au respect du droit international humanitaire et relatif aux droits humains lors des opérations militaires.

L’organisation a également demandé aux groupes armés, la LRA et les FDLR, de mettre immédiatement fin aux attaques contre les civils et de respecter le droit international humanitaire.


« La LRA et les FDLR ont comme tactique habituelle lorsqu’elles sont attaquées d’infliger délibérément aux civils des atteintes aux droits humains particulièrement violentes
, a déclaré Andrew Philip, responsable des recherches sur la RDC à Amnesty International. Il faut faire échec à ces représailles systématiques et entièrement prévisibles des deux groupes armés. »

Amnesty International a appelé les trois gouvernements à élaborer des plans précis pour empêcher les attaques de représailles de la LRA et des FDLR contre les civils et faire en sorte que la population ne paie pas le prix des offensives militaires en cours. Toutes les précautions doivent être prises par ces gouvernements lors de la phase de planification des opérations et des attaques militaires pour éviter qu’il y ait des victimes parmi les civils.

« Plusieurs dizaines de milliers de civils congolais se retrouvent pris dans ces vastes offensives gouvernementales. La LRA et les FDLR sont également entourées de milliers de civils, qu’il s’agisse des familles de leurs membres ou d’adultes et d’enfants ayant été enlevés. Les forces gouvernementales doivent en tout temps faire la distinction entre les civils et les combattants. »

La MONUC, force de maintien de la paix des Nations unies en RDC, doit être prête à intervenir pour protéger la population, et elle a une responsabilité particulière en ce qui concerne l’accompagnement des civils fuyant les zones de conflit vers des lieux sûrs.

« Les nouvelles résolutions 1856 et 1857 du Conseil de sécurité des Nations unies sur la RDC disposent que toutes les opérations de la MONUC doivent avoir comme priorité absolue la protection des civils, a indiqué Andrew Philip. La situation actuelle est l’occasion de tester la mise en pratique de ces résolutions par la MONUC. »

Complément d’information

À l’invitation du gouvernement de la RDC, 2000 soldats rwandais auraient traversé ce mardi 20 janvier la frontière pour se rendre dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, pour participer avec des unités militaires congolaises à des opérations contre les FDLR. Les opérations militaires menées précédemment contre ce groupe armé n’ont pas été concluantes et ont donné lieu systématiquement à des représailles des FDLR contre les civils ainsi qu’à des déplacements massifs de population.

Des soldats ougandais ont rejoint à la mi-décembre 2008 les forces gouvernementales de la RDC pour mener une offensive contre les combattants de la LRA dans le territoire du Haut-Uélé, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. La LRA a lancé des représailles et au moins 500 civils auraient été tués, plusieurs centaines de personnes, dont des enfants, enlevées, et de très nombreux villages, pillés et incendiés. Ces violences auraient provoqué le déplacement d’environ 100 000 personnes.

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