La condamnation à neuf ans d’emprisonnement du cheikh Ali Salman, responsable d’un parti d’opposition bahreïnite, a été maintenue lundi 12 décembre par une cour d’appel de Bahreïn, dans une nouvelle atteinte à la liberté d’expression dans le pays. En réaction au verdict, Samah Hadid, directrice adjointe en charge des campagnes au sein du bureau régional Moyen-Orient d’Amnesty International, a déclaré :
« Ce verdict scandaleux est un nouvel exemple du mépris flagrant de Bahreïn pour le droit à la liberté d’expression. Le cheikh Ali Salman est un prisonnier d’opinion. Il a été emprisonné uniquement pour avoir réaffirmé de manière pacifique que son parti était déterminé à prendre le pouvoir à Bahreïn, afin de mettre en œuvre les réformes réclamées par la population lors du soulèvement de 2011 et d’amener les responsables présumés de violations des droits humains à rendre des comptes. Au lieu de le punir pour ses critiques pacifiques, les autorités bahreïnites doivent le relâcher immédiatement et sans condition. »
« La communauté internationale ne peut pas continuer à fermer les yeux sur les persécutions incessantes des autorités bahreïnites à l’encontre des opposants au gouvernement et des défenseurs des droits humains dans le seul but de réprimer toute forme de dissidence pacifique ou d’opposition politique. Au lieu de rester sourds aux critiques du bilan du pays en matière de droits humains, les partenaires internationaux de Bahreïn doivent user de leur influence pour appeler à la libération du cheikh Ali Salman et de tous les prisonniers d’opinion. »
Le cheikh Ali Salman est le secrétaire général du principal parti d’opposition à Bahreïn, la Société islamique nationale Al Wefaq, qui a été dissous en juillet 2016. À l’issue de sa condamnation en 2015, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a également demandé aux autorités bahreïnites de le libérer immédiatement. La peine de quatre ans d’emprisonnement initialement prononcée contre le cheikh Ali Salman a été plus que doublée en appel pour atteindre neuf ans. En octobre 2016, la Cour de cassation a fait un pas dans la bonne direction en rejetant la prolongation de sa peine et en ordonnant la tenue d’un nouveau procès.