Les restrictions imposées à l’opposition s’intensifient à l’approche des élections

Il faut que les forces de sécurité de la République démocratique du Congo (RDC) fassent preuve de retenue dans le cadre de leur intervention lors des manifestations antagonistes qui doivent se dérouler les 29 et 31 juillet à Kinshasa, la capitale, a déclaré Amnesty International vendredi 29 juillet.

La Majorité présidentielle, coalition au pouvoir, a appelé ses partisans à se réunir pour soutenir la proposition de mener des pourparlers sur le processus électoral deux jours avant que le Rassemblement des forces acquises au changement, coalition d’opposition, n’organise un rassemblement pour demander que le scrutin se déroule en novembre, comme le prévoit la Constitution.

« Il faut que les autorités facilitent l’exercice du droit de réunion pacifique pour tous, y compris les sympathisants de l’opposition dénonçant le retard lié à la préparation de l’élection, qu’ils considèrent comme une manœuvre visant à maintenir le président Joseph Kabila au pouvoir, a déclaré Muthoni Wanyeki, directrice régionale pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs à Amnesty International.

« La police et les autres forces de sécurité doivent s’abstenir d’avoir recours à la force face à des manifestants pacifiques. »

Le 27 juillet, la police a dispersé violemment un rassemblement de l’opposition à Lubumbashi et Tshikapa, faisant deux blessés, et a procédé à sept arrestations, selon le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en RDC.

En janvier 2015, les forces de sécurité ont dispersé des manifestations contre un projet de loi, tuant des dizaines de personnes dans la capitale et à Goma, dans l’est du pays. Les opposants au régime estimaient que ce texte allait permettre au président Kabila de demeurer en place après la fin de son deuxième mandat.

« Les restrictions imposées aux partis d’opposition et aux groupes de la société civile s’intensifient à mesure que le moment présumé de l’élection approche ; cette évolution inquiétante doit cesser, a déclaré Muthoni Wanyeki.

Le 13 mai, la police a utilisé du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui s’étaient massés devant le palais de justice de Lubumbashi, la deuxième ville du pays, pour soutenir le candidat à l’élection présidentielle Moïse Katumbi, accusé d’avoir engagé des mercenaires étrangers. Ce dernier a ensuite quitté le pays pour des raisons médicales et considère qu’il serait en danger s’il y retournait.

Complément d’information

Alors que le deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila s’achève en décembre, aucune date n’a été fixée pour la prochaine élection.

En mai, la Cour constitutionnelle a statué que le président, au pouvoir depuis 2001, pourrait assurer l’intérim après le mois de décembre si l’élection était retardée.

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