Royaume Uni : Nazanin Zaghari-Ratcliffe fait l’objet de nouvelles poursuites pénales

« Les nouvelles poursuites pénales engagées à l’encontre de Nazanin Zaghari-Ratcliffe sont tout aussi infondées que les précédentes. » - Kerry Moscogiuri

En réaction aux informations livrées par Richard Ratcliffe, selon lesquelles son épouse Nazanin Zaghari-Ratcliffe, citoyenne irano-britannique travaillant pour une association caritative, injustement incarcérée en Iran depuis un an et demi, risque d’être inculpée de nouvelles accusations et encourt une peine d’emprisonnement supplémentaire, Kerry Moscogiuri, responsable des campagnes à Amnesty International Royaume-Uni, a déclaré :

« Dans le sillage du procès manifestement inique et de la condamnation de l’an dernier, c’est une nouvelle déprimante et une évolution très inquiétante.

« Les nouvelles poursuites pénales engagées à l’encontre de Nazanin Zaghari-Ratcliffe sont tout aussi infondées que les précédentes et criminalisent l’exercice pacifique de ses droits à la liberté d’expression et d’association dans le cadre de son travail caritatif au sein de Reuters et de la BBC.

« Les autorités iraniennes ont pour habitude de prononcer de nouvelles inculpations contre les prisonniers d’opinion qu’elles souhaitent garder derrière les barreaux.

« Au lieu d’utiliser à mauvais escient le système de justice pénale pour prolonger son incarcération injuste, les autorités iraniennes doivent libérer Nazanin Zaghari-Ratcliffe et lui permettre de rentrer immédiatement et sans condition en Grande-Bretagne avec sa fille.

« Le gouvernement britannique doit sortir de son silence sur cette affaire et demander publiquement la libération immédiate de Mme Zaghari-Ratcliffe. »

Détention à l’isolement suivie d’un procès inique

Nazanin Zaghari-Ratcliffe, 38 ans, qui a la double nationalité iranienne et britannique, a été arrêtée à l’aéroport de Téhéran le 3 avril 2016 avant d’embarquer sur un vol pour rentrer au Royaume-Uni, de retour d’une visite à sa famille en Iran avec sa petite fille Gabriella. Après avoir été détenue pendant plus de cinq mois, tout d’abord à l’isolement pendant 45 jours sans pouvoir consulter un avocat, elle a été condamnée à cinq ans de prison en septembre 2016 pour « appartenance à une organisation illégale », à l’issue d’un procès manifestement inique devant un tribunal révolutionnaire à Téhéran. Cette condamnation était liée à son emploi à la Fondation Thompson Reuters, une association caritative, et à son travail précédent en tant qu’assistante administrative sur un projet de formation de jeunes journalistes au sein de BBC Media Action. Sa condamnation a été confirmée en appel plus tard en 2016 et sa demande de révision judiciaire a ensuite été rejetée.

Nazanin Zaghari-Ratcliffe est actuellement détenue à la prison d’Evin à Téhéran, où les conditions de détention sont déplorables. Elle souffre de plusieurs problèmes de santé – dont des douleurs intenses aux bras, au cou et au dos. En outre, son état de santé psychologique suscite de vives inquiétudes. Amnesty International l’a adoptée comme prisonnière d’opinion, parce qu’elle est prise pour cible uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits à la liberté d’expression et d’association, et demande aux autorités iraniennes de la libérer immédiatement et sans condition.

Le gouvernement britannique n’a pas encore demandé sa libération

La Première ministre Theresa May, ainsi que son prédécesseur David Cameron, ont déclaré avoir évoqué le cas de Nazanin Zaghari-Ratcliffe et celui de l’homme d’affaires âgé de 78 ans Kamal Foroughi, lui aussi Irano-britannique, condamné à sept ans de prison après avoir été reconnu coupable d’« espionnage » en 2013. Au titre des lois iraniennes, Kamal Foroughi peut bénéficier d’une libération depuis plusieurs années, mais il est maintenu en détention sans explication officielle. Si le gouvernement britannique a demandé officiellement la libération de Kamal Foroughi pour des motifs humanitaires, il doit encore demander celle de Nazanin Zaghari-Ratcliffe.

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