« Nous refuser le droit de rendre visite à Oleg Sentsov est indéfendable. Après presque trois mois de grève de la faim, son état de santé est très préoccupant. Nous avions prévu de rendre visite à Oleg avec un expert médical indépendant qui aurait pu évaluer son état de santé. Afin de dissiper tous les doutes quant à son état de santé et à la pertinence des soins médicaux qui lui sont prodigués, une telle visite s’impose, a déclaré Oxana Pokaltchouk, directrice d’Amnesty International Ukraine.
« Amnesty International demande qu’Oleg Sentsov soit libéré immédiatement et que, tant qu’il est détenu, il puisse consulter des professionnels de santé qualifiés, à même de dispenser des soins conformes à l’éthique médicale et respectant notamment les principes de confidentialité, d’autonomie et de consentement éclairé. En outre, les autorités russes doivent permettre au personnel consulaire ukrainien de rencontrer Oleg Sentsov. »
Le 30 juillet 2018, le bureau d’Amnesty International à Moscou a reçu une lettre de Valery Balan, directeur adjoint du Service fédéral d’application des peines, qui rejetait sa demande de visite à Oleg Sentsov dans la colonie pénitentiaire de Labytnangi, sans fournir d’explication. Dans cette lettre, il est dit que l’état de santé d’Oleg Sentsov a été évalué et est stable, sans « dynamique négative ».
Complément d’information
Le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov a entamé une grève de la faim le 14 mai 2018 pour protester contre l’emprisonnement motivé par des considérations politiques de dizaines d’Ukrainiens en Russie.
En 2015, Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans de prison à la suite d’un procès inique pour des accusations de « terrorisme », parce qu’il s’était opposé à l’occupation de la Crimée par la Russie.