« Le maintien en détention d’Oyoub Titiev et les poursuites engagées contre cet éminent défenseur des droits humains, constituent un affront à la justice, aux droits humains et à l’état de droit en Russie. Chaque minute qu’il passe derrière les barreaux porte atteinte à l’ensemble de la communauté de défense des droits humains en Russie », a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International.
« Oyoub Titiev travaille sans relâche depuis des années pour apporter une aide aux victimes de graves atteintes aux droits humains en Tchétchénie et ailleurs. Il paie aujourd’hui de sa liberté son engagement. Il n’aurait jamais dû être arrêté. Nous demandons aux autorités russes de libérer immédiatement et sans condition Oyoub Titiev. »
Complément d’information
Oyoub Titiev, qui a 60 ans, dirige la branche tchétchène de l’organisation de défense des droits humains Memorial. Le 9 janvier, des policiers l’ont arrêté alors qu’il circulait en voiture, et il a été placé en détention au secret pendant plusieurs heures. Les autorités tchétchènes ont affirmé par la suite que des stupéfiants avaient été « découverts » dans son véhicule. Oyoub Titiev a nié ces allégations et déclaré que le sac avait été placé dans son véhicule par la police.
Le 11 janvier 2018, le tribunal municipal de Shali, en Tchétchénie, a ordonné le placement d’Oyoub Titiev en détention provisoire sur la base d’accusations de possession de stupéfiants. Il est depuis maintenu en détention. Le 25 avril 2018, le tribunal de district de l’arrondissement de Staropromyslovsky à Grozny a prolongé d’un mois supplémentaire sa détention.
S’il est reconnu coupable, Oyoub Titiev risque jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
Ces dernières années, Memorial a été la cible de multiples attaques. Peu après l’incarcération d’Oyoub Titiev, le bureau de Memorial à Nazran, en Ingouchie, a été incendié. Les auteurs de cet acte n’ont pas été identifiés. Le 28 mars, Sirajoudine Datsiev, responsable du bureau du Centre russe Memorial de défense des droits humains au Daghestan, a été violemment frappé par un inconnu.