Russie. Des journalistes pris pour cible pour avoir dénoncé des violations des droits humains

EUR 46/044/2006

Anna Politkovskaïa est la dernière journaliste en date travaillant en Russie à avoir été prise pour cible en raison de son activité professionnelle et de ses reportages indépendants dénonçant les atteintes aux droits humains. Les membres d’Amnesty International à travers le monde expriment leurs condoléances à la famille d’Anna Politkovskaïa et à ses collègues et organisent des rassemblements à sa mémoire. Ils demandent que soit menée une enquête approfondie et impartiale sur les circonstances de sa mort et continuent de faire campagne pour que journalistes indépendants et défenseurs des droits humains en Russie, notamment ceux qui travaillent dans la région du Caucase du Nord, puissent travailler sans avoir à craindre d’actes de harcèlement ou d’intimidation et surtout, sans avoir à craindre pour leur vie.

Stanislas Dmitrievski
Stanislas Dmitrievski est directeur exécutif de la Société pour l’amitié russo-tchétchène (SART) et directeur de publication du journal Pravo-zachtchita (spécialisé dans la défense des droits humains), basé à Nijni-Novgorod. Il a été condamné en février 2006 pour avoir publié des appels du dirigeant séparatiste tchétchène Aslan Maskhadov, décédé depuis et de son représentant Ahmed Zakaïev, qui critiquaient le rôle joué par Moscou dans le conflit tchétchène. Dmitrievski a été condamné pour « ... incitation à l’hostilité ou à la haine.. » Toutefois, selon Amnesty International, les deux articles publiés ne contiennent aucune incitation à l’hostilité ou à la haine ou une quelconque autre forme de violence.


Oksana Tchelycheva

Oksana Tchelycheva est directrice adjointe de la SART, rédactrice en chef à l’agence d’information russo-tchétchène et rédactrice en chef du journal Pravo-zatchita. Tout comme Stanislas Dmitrievski, elle a été victime de harcèlement et d’insultes. Des tracts ont été diffusés des dernières années à Nijni-Novgorod, qualifiant les défenseurs des droits humains de « traîtres » et les accusant de soutenir les « terroristes ». La police a mené des enquêtes pour découvrir qui étaient les auteurs de ces tracts, mais aucun n’a à ce jour été identifié.

Andreï Babitski
Andreï Babitski aurait été arrêté en janvier 2000 par les autorités militaires russes en Tchétchénie alors qu’il travaillait comme correspondant pour Radio Liberty. Après des semaines de conjectures sur son sort et alors qu’on ignorait même s’il était vivant, on retrouvait la trace d’Andreï Babitski le 25 février 2000 au Daghestan, dans la Fédération de Russie, où il était détenu. Libéré après intervention de Vladimir Poutine, alors président en exercice, Andreï Babitski avait déclaré à Amnesty International avoir été témoin de tortures et de mauvais traitements lors de sa détention par les services de sécurité russes. L’organisation craignait que son arrestation ne soit une tentative des autorités russes pour le réduire au silence. Ses reportages sur les attaques de civils par les Russes dans le conflit actuel en Tchétchénie ont manifestement indisposé à son égard un certain nombre de responsables militaires russes qui l’ont accusé d’être pro-tchétchène.


Larissa Youdina

Larissa Youdina, rédactrice en chef du journal Sovetskaia Kalmykia Segodnoa, a été retrouvée morte le 8 juin 1998 dans un faubourg de la capitale Elista, dans la république russe de Kalmoukie. Elle portait de multiples traces de blessures à l’arme blanche et avait le crâne fracturé. Des membres du parti libéral Iabloko, auquel Larissa Youdina appartenait, ainsi que des membres de l’opposition et des défenseurs des droits humains n’ont cessé d’affirmer le caractère politique de cet homicide. Larissa Youdina avait souvent critiqué le président kalmouk Kirsan Ilioumjinov, laissant entendre dans ses articles qu’il était impliqué dans des affaires de corruption.

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