Russie, L’État cible un spectacle de drag queens dans le cadre de l’affaire d’« extrémisme »

Le club Pose à Orenbourg

Les autorités russes ont ouvert leur toute première enquête pénale ciblant des personnes LGBTI en vertu de lois relatives à la lutte contre l’extrémisme, après avoir effectué une descente à Orenbourg lors d’un spectacle de drag queens.

« Ce que la communauté LGBTI et les militant·e·s des droits humains redoutaient depuis la fin de l’année dernière est finalement arrivé : les responsables russes de l’application des lois, enhardis par l’arrêt de la Cour suprême qui a déclaré " extrémiste " un " mouvement LGBTI international " inexistant, ont initié leur première affaire d’" extrémisme " en lien avec des personnes LGBTI, a déclaré Natalia Zviaguina, directrice du bureau d’Amnesty International en Russie

« C’est d’autant plus répréhensible que des membres d’un groupe nationaliste russe ont été autorisés à aider la police lors de la descente effectuée au début du mois au club Pose à Orenbourg, dans le sud-ouest de la Russie, pendant un spectacle de drag queens. Une telle coopération entre forces de l’ordre et militants nationalistes favorise l’impunité pour les agressions homophobes et transphobes et instaure un climat de peur parmi la communauté LGBTI.

« La communauté internationale doit appeler les autorités russes à réexaminer l’arrêt homophobe de la Cour suprême et à cesser immédiatement les persécutions visant les personnes LGBTI. Il est impératif de veiller à ce que les droits fondamentaux de tous soient respectés, sans exception. »

Complément d’information

Lors de la descente du 12 mars au club Pose, la police et les membres d’un groupe nationaliste local, qui avaient signalé le club, ont forcé les patrons et les clients à s’allonger au sol, face contre terre. Les drag queens qui se produisaient se sont faits confisquer leurs tenues et leurs perruques et sont restées là à moitié nues. Les militants nationalistes ont filmé la descente et ont mis la vidéo en ligne le jour même.

Selon des informations en date du 18 mars, le club est désormais accusé d’avoir « organisé un groupe extrémiste et d’y avoir participé », ce qui est passible d’une peine maximale de 10 ans de prison. On ignore combien de personnes font l’objet d’une enquête.

Les raids de la police contre des établissements accueillant la communauté LGBTI, notamment les bars, les clubs et les saunas, se multiplient en Russie depuis l’arrêt rendu par la Cour suprême le 30 novembre 2023.

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