Le bureau de Nazran, en Ingouchie, a été touché par un incendie criminel la nuit dernière, une semaine après que le responsable du bureau de Memorial à Grozny, en Tchétchénie, a été arrêté sur la base d’accusations, forgées de toutes pièces, d’infraction à la législation sur les stupéfiants.
« Les autorités russes, qui cherchent depuis longtemps à empêcher Memorial de s’exprimer sur les questions relatives aux droits humains, doivent diligenter une enquête approfondie et efficace sur cette odieuse attaque et traduire les responsables présumés en justice. Si elles s’en abstiennent, cela éveillera des soupçons quant à leur implication potentielle », a déclaré Anna Neistat, directrice des recherches à Amnesty International.
« Dans le climat actuel d’actes de harcèlement, de tentatives d’intimidation et d’agressions visant les défenseurs des droits humains dans le Caucase du Nord, si cette attaque et les précédentes restaient impunies, cela voudrait dire que l’on peut s’en prendre sans conséquences aux militants et à d’autres personnes. »
Complément d’information
Memorial est un réseau d’organisations et d’associations qui travaillent sur les violations des droits humains passées et présentes en Russie.
Le responsable du bureau de Memorial en Tchétchénie, Oyoub Titiev, a été arrêté dans sa voiture par la police le 9 janvier et détenu au secret pendant plusieurs heures. Les autorités tchétchènes ont affirmé par la suite que des stupéfiants avaient été « découverts » dans son véhicule.
L’avocat d’Oyoub Titiev, Piotr Zaïkine, a indiqué qu’il avait été surveillé de près par des hommes en civil tout au long de son séjour en Tchétchénie et que sa voiture avait été arrêtée à plusieurs reprises par la police.
Oleg Orlov, du Centre russe "Memorial" de défense des droits humains de Moscou, et des journalistes de Novaïa Gazeta venus en Tchétchénie pour assister aux audiences d’Oyoub Titiev ont également dit qu’ils étaient suivis.