« Alors que les autorités russes tolèrent de moins en moins toute dissidence, les technologies qui permettent aux internautes de contourner la censure et de protéger leur vie privée sont essentielles pour la liberté d’expression sur Internet. Les autorités se sont désormais dotées d’un instrument afin d’interdire l’usage des VPN et d’autres technologies qui aident les personnes à accéder librement aux informations sur Internet », a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale à Amnesty International.
« Ce dernier coup en date porté à la liberté sur Internet s’inscrit dans une série d’attaques qui ont donné lieu au blocage de sites importants et à des poursuites engagées contre des utilisateurs de réseaux sociaux uniquement en raison du contenu qu’ils ont posté sur Internet, en s’appuyant sur des textes de loi contre l’extrémisme rédigés en termes vagues. Avec l’interdiction des VPN, cette campagne déplorable va encore plus loin.
« Pour comprendre comment cette interdiction fonctionnera, il suffit de regarder vers la Chine, où Apple vient de prendre la décision regrettable de retirer de la version locale de l’App Store la plupart des grandes applications de VPN. En agissant ainsi, l’entreprise a facilité le travail de censure sur Internet du gouvernement chinois et a mis en danger les droits d’un nombre incalculable d’internautes. »
Contexte
La loi ratifiée par le président Vladimir Poutine dans la soirée du dimanche 30 juillet interdit toute technologie permettant aux internautes d’accéder à des contenus en ligne interdits en Russie, ce qui comprend notamment les VPN et les anonymiseurs. Cette loi confère en outre de nouveaux pouvoirs de censure à l’organe de régulation des communications russe, Roskomnadzor. Lorsque cette loi entrera en vigueur en novembre 2017, Roskomnadzor sera en mesure de restreindre l’accès aux services d’anonymisation. La loi prévoit également un registre officiel des ressources sur Internet auxquelles l’accès est restreint en Russie.