Alexandre Chabarchine et Danila Vasiliev ont été arrêtés en novembre 2018 après avoir fixé un mannequin portant un masque du président Vladimir Poutine à un réverbère dans la rue, dans le centre-ville de Perm. Sur le front du mannequin était inscrit « menteur », et sur une affiche fixée au mannequin « criminel de guerre ». Ils ont par la suite publié sur YouTube une vidéo montrant des acteurs en train d’« interroger » le mannequin. En août 2020, Alexandre Chabarchine a été condamné à deux ans de colonie pénitentiaire, et il est depuis emprisonné. Danila Vasiliev, qui était âgé de 18 ans au moment des faits, s’est vu infliger une peine avec sursis d’un an assortie d’un an de mise à l’épreuve.
« Alexandre Chabarchine est un militant pacifique qui a souvent mené des mouvements de protestation et organisé des spectacles de rue pour exprimer ses opinions au sujet du gouvernement russe. Même si la vidéo qu’il a publiée heurte ou dérange certaines personnes, ses actes relèvent du droit à la liberté d’expression, que la Russie est tenue de respecter en tant qu’État partie à des traités internationaux relatifs aux droits humains, a déclaré Natalia Priloutskaïa, chercheuse sur la Russie à Amnesty International.
« Il n’a pas appelé à la violence et son arrestation est symptomatique de la réaction sévère des autorités face aux critiques qui les visent. Alexandre Chabarchine est un prisonnier d’opinion : il est détenu uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Il doit donc être libéré immédiatement et sans condition. La déclaration de culpabilité prononcée contre Danila Vasiliev doit également être annulée. »
« Alexandre Chabarchine est un militant pacifique qui a souvent mené des mouvements de protestation et organisé des spectacles de rue pour exprimer ses opinions au sujet du gouvernement russe. Même si la vidéo qu’il a publiée heurte ou dérange certaines personnes, ses actes relèvent du droit à la liberté d’expression, que la Russie est tenue de respecter en tant qu’État partie à des traités internationaux relatifs aux droits humains. »
Alexandre Chabarchine et Danila Vasiliev ont été déclarés coupables d’« atteinte préméditée à l’ordre public commise en réunion », au titre d’un article rédigé en termes vagues du Code pénal russe, qui avait déjà été utilisé pour poursuivre en justice et emprisonner le groupe punk féministe Pussy Riot.
« Ces militants sont les dernières victimes en date de l’utilisation abusive par les autorités russes de lois rédigées en termes vagues qui visent à réduire au silence les voix critiques. Cette décision injuste doit être annulée et les deux jeunes hommes doivent pouvoir poursuivre leurs activités militantes pacifiques sans crainte de persécution », a déclaré Natalia Priloutskaïa.
Complément d’information
Le 18 août, le tribunal du district Leninsky de Perm (dans la région russe de l’Oural) a condamné Alexandre Chabarchine à deux années de colonie pénitentiaire. Danila Vasiliev a été condamné pour la même « infraction » à une année avec sursis assortie d’un an de mise à l’épreuve.