« Manifestement insatisfaites des peines déjà prononcées à l’encontre d’Alexeï Navalny, les autorités russes le jugent à nouveau derrière les murs de barbelés d’une prison, dans le cadre de ce qu’elles appellent cyniquement une “audience publique”. Cette parodie de procès, à laquelle assistent des gardiens de prison en lieu et place des médias, est contraire au droit international relatif aux droits humains et prive clairement Alexeï Navalny de son droit à une procédure équitable.
« Alexeï Navalny a été arrêté sur la base d’accusations motivées par des considérations politiques et n’aurait jamais dû être emprisonné. Avec l’ouverture de ce nouveau procès, il devient évident que les autorités russes entendent s’assurer qu’il ne sorte pas de prison avant un long moment. Un procès à huis clos sans accès du public ne fait que renforcer les suspicions de nouvelles violations des droits humains qu’elles tentent de dissimuler. Elles doivent veiller à ce que le droit d’Alexeï Navalny à une procédure équitable soit respecté, en rendant son procès accessible au public et conforme à la législation nationale et internationale », a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International.
« Un procès à huis clos sans accès du public ne fait que renforcer les suspicions de nouvelles violations des droits humains »
Complément d’information
Alexeï Navalny est accusé d’outrage à magistrat et du détournement de plus de 35 000 dollars américains, que le ministère public affirme qu’il a prélevés sur les dons à des organisations qu’il a fondées.
L’audience se tiendra dans l’enceinte de la colonie pénitentiaire IK-2 à Pokrov, à une centaine de kilomètres à l’est de Moscou. Le tribunal n’a pas expliqué pourquoi le procès se déroulerait en prison, ni comment des témoins, des journalistes ou l’équipe de défense d’Alexeï Navalny pourraient accéder à ce centre de détention soumis à d’importantes restrictions.
Alexeï Navalny purge actuellement une peine de deux ans et demi d’emprisonnement pour des accusations forgées de toutes pièces et motivées par des considérations politiques, que la Cour européenne des droits de l’homme a qualifiées d’« arbitraires et manifestement déraisonnables ». S’il est reconnu coupable des nouvelles charges retenues contre lui, il encourt jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.