L’organisation appelle les deux dirigeants à placer la situation internationale des réfugiés et la guerre en Syrie en tête de leurs priorités lors du sommet, de même que les violations des droits humains en cours dans leur propre pays.
« Les présidents Poutine et Trump ont un effet néfaste sur les droits humains. À cause de leurs politiques respectives, des familles ont été éclatées, des enfants ont été enfermés dans des cages, les atrocités se sont poursuivies dans le conflit prolongé en Syrie et des personnes LGBTI [lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées] ont été torturées et tuées en Tchétchénie, pour ne nommer que quelques-unes des horreurs qui se déroulent sous leur responsabilité, a déclaré Anna Neistat, directrice des recherches à Amnesty International.
« Cependant, ces deux présidents ont encore le temps de changer le cours de l’histoire et d’améliorer la situation, et ce sommet constitue une occasion d’agir en faisant preuve de compassion et d’équité. Ils peuvent commencer par se pencher sur le déplacement forcé de plus de 12 millions de personnes à la suite de la guerre en Syrie – une situation que tous deux ont délibérément ignorée jusqu’à présent. »
La Russie a rendu presque impossible l’obtention du statut de réfugié pour les Syriens sur son territoire, en ne l’accordant qu’à deux ressortissants syriens depuis 2011, tandis que l’administration Trump vient de fixer le nombre maximum de réfugiés accueillis aux États-Unis à un niveau historiquement bas.
Dans le même temps, les présidents Poutine et Trump se sont rendus responsables de la mort de civils en Syrie. La Russie continue d’aider le gouvernement syrien à commettre des crimes de guerre et la coalition dirigée par les États-Unis ne reconnaît pas le nombre de civils morts et blessés qu’elle a causé à Raqqa.
Ces dirigeants infligent également des souffrances sur leur territoire. Sous l’autorité du président Poutine, on assiste à une grave répression des droits humains, impliquant notamment des cas de torture dans les postes de police et les prisons, ainsi que de l’homophobie cautionnée par les autorités et une violence extrême envers les personnes LGBTI en Tchétchénie.
La Russie est également responsable de nombreuses violations des droits humains en Ukraine, telles que le maintien en détention d’Oleg Sentsov, réalisateur de films originaire de Crimée (région actuellement sous occupation russe) qui observe une grève de la faim depuis deux mois pour protester contre l’emprisonnement motivé par des considérations politiques de dizaines d’Ukrainiens en Russie.
Parallèlement, sous la responsabilité du président Trump, des milliers d’enfants ont été séparés de force de leurs familles tentant de franchir la frontière entre les États-Unis et le Mexique après avoir fui des violences et des persécutions en Amérique centrale.
« Messieurs Poutine et Trump ont un choix à faire : ils peuvent soit contribuer à arrêter le bain de sang en Syrie et protéger les droits de leurs propres citoyens, soit choisir de fermer les yeux sur la souffrance humaine provoquée ou exacerbée par leurs politiques, a déclaré Anna Neistat.
« Cependant, ne pas agir avec humanité et dans le respect de l’obligation de rendre des comptes aggravera la tache indélébile qui marque déjà le bilan de ces deux dirigeants. »