« La dispersion par la force des rassemblements de l’opposition est scandaleuse. Les autorités russes ont une nouvelle fois refusé d’autoriser ces manifestations, utilisant ensuite cette interdiction comme prétexte pour réprimer ceux qui se sont rassemblés à Moscou et ailleurs », a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint de l’équipe Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International.
« Pire encore, la police n’est pas du tout intervenue lorsque des hommes non identifiés s’en sont pris aux manifestants à Moscou. La question de savoir pourquoi ces hommes vêtus d’uniformes " cosaques " ont été autorisés à recourir à la force demeure sans réponse ».
« Les autorités doivent libérer tous les manifestants pacifiques interpellés et mener une enquête indépendante, exhaustive et efficace sur l’usage de la force par la police et sur les agressions – favorisées par l’inaction de la police – des " Cosaques " contre les manifestants. »
Complément d’information
Le 5 mai, l’opposition s’est rassemblée place Pouchkine à Moscou et dans plus de 100 villes russes pour protester, deux jours avant l’investiture du président Vladimir Poutine, prévue le 7 mai.
Des délégués d’Amnesty International, présents aux manifestations en qualité d’observateurs à Moscou, ont été les témoins directs de violences perpétrées par des hommes non identifiés portant des uniformes « cosaques » contre les manifestants pacifiques, en l’absence de provocation.
Amnesty International note que, s’il y a eu quelques heurts entre manifestants et forces de l’ordre à Moscou, les rassemblements étaient globalement pacifiques et le recours à la force contre les participants s’est avéré disproportionné.
D’après les médias, au moins un manifestant a été grièvement blessé à la tête après avoir été frappé par des policiers. En outre, Amnesty International attire l’attention sur le fait que des mineurs ont été arrêtés de manière arbitraire en marge de la manifestation.
Des rassemblements de l’opposition avec pour slogan « Il n’est pas notre tsar » ont été organisés dans plus de 100 villes. La plupart n’avaient pas reçu l’aval des autorités locales.
Selon le site de défense des droits humains OVD-Info, plus de 1 300 personnes ont été arrêtées à travers tout le pays, dont au moins 572 à Moscou.