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La situation des militants d’Afrique du Sud après 20 ans de démocratie

Par Clare Fermont, responsable régionale des publications d’Amnesty International à Johannesburg

« Je veux que le gouvernement lise la Constitution et les lois attentivement  », Ndabo Mumela, défenseur des droits au logement

J’ai demandé aux militants de terrain ce qu’ils pensent des 20 premières années de démocratie en Afrique du Sud. Ce sont des hommes et des femmes qui sont en première ligne des droits humains. Ils comprennent les problèmes. Ils savent ce qui doit être fait. Aujourd’hui, nous vous présentons 20 militants dans un diaporama captivant. Leurs voix méritent d’être entendues.

Alors que les célébrations de la démocratie sud-africaine font grand bruit, les voix des militants de terrain qui défendent les droits humains ne sont guère entendues. Pourtant, ce sont eux qui sont le mieux à même de comprendre les réussites et les échecs de l’ère post-apartheid.

Chaque jour, ils travaillent avec ces dizaines de millions de personnes frappées par la pauvreté, l’inégalité et la violence en Afrique du Sud, et dont la vie est trop souvent écartée de l’histoire de la démocratie de ce pays.

Certains des militants que j’ai rencontrés combattent la violence faite aux femmes et aux enfants. D’autres s’efforcent de mettre un terme aux expulsions forcées des habitants des townships. D’autres encore défendent la liberté d’expression ou les droits des travailleurs. Certains se battent contre la discrimination. Ou font campagne pour que les femmes enceintes et les personnes vivant avec le VIH/sida bénéficient de soins appropriés. Beaucoup, dont un noyau engagé de membres et de sympathisants d’Amnesty International en Afrique du Sud, défendent toute une série de droits fondamentaux lorsqu’ils viennent à être menacés.

J’ai rencontré ces militants dans des villes et des zones rurales reculées, dans des salles de quartier et des tribunaux, lors de manifestations ou d’ateliers dédiés aux droits humains, dans des bâtiments et des cahutes, sur leur lieu de travail et dans les universités.

Je leur ai demandé ce qui les avait poussés à devenir militants, quelle était à leurs yeux la plus grande avancée en termes de droits humains depuis 1994, et quelle était leur principale préoccupation aujourd’hui. Je leur ai également demandé ce qu’ils attendaient du gouvernement pour améliorer la situation en Afrique du Sud.

Alors que fusent les discours dans le contexte des célébrations de l’anniversaire de la démocratie et des récentes élections, il est rafraichissant d’entendre ce qu’ils ont à dire, et très instructif de prêter l’oreille à leur opinion sur ce que le gouvernement doit faire, ou ne pas faire, après 20 années de démocratie.

Leurs voix témoignent de la capacité et de la détermination à faire avancer l’Afrique du Sud sur le chemin exigeant des droits humains. Le nouveau gouvernement se doit de les écouter.

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