Le sommet euro-asiatique (ASEM) devrait être l’occasion d’envoyer un message sans équivoque au Myanmar

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

(Bruxelles, 24 octobre) Les occasions de s’entretenir avec des représentants de la junte militaire du Myanmar étant rares, Amnesty International demande instamment à la présidence française de profiter du sommet euro-asiatique (ASEM) à Pékin pour évoquer la situation inquiétante des droits humains au Myanmar.
Dans une lettre à la présidence française (disponible sur www.amnesty-eu.org), Amnesty International demande que l’Union européenne (UE) évoque, entre autres préoccupations au sujet des droits humains dans la région, les violations perpétrées au Myanmar, où sont actuellement incarcérés environ 2 100 prisonniers politiques. Conformément aux lignes directrices de l’UE sur les défenseurs des droits humains, la présidence française devrait se saisir de l’occasion que lui donne ce sommet pour s’enquérir de la situation de ces prisonniers, dont un grand nombre risquent la torture.

Amnesty International a fourni des informations sur des cas urgents tels que celui de Myo Yang Naung Thein, qui pourrait être condamné dans les trois semaines à venir. Arrêté en décembre 2007 pour avoir filmé les manifestations qui avaient eu lieu en septembre, cet homme est atteint d’une paralysie du bas du corps depuis son arrestation, au point qu’à plusieurs reprises c’est en civière qu’il a comparu devant le magistrat. Préoccupée par le fait que cette paralysie pourrait avoir été provoquée par les tortures que Myo Yang Naung Thein a subies lors des interrogatoires auxquels il a été soumis, Amnesty International a demandé à la présidence française d’insister pour que les conditions de détention de cet homme soient améliorées et qu’il bénéficie d’une libération inconditionnelle.
En tant que co-présidente de l’ASEM, la présidence française est en mesure de veiller à ce que la gravité de la situation des droits humains au Myanmar reçoive l’attention nécessaire, a déclaré Nicolas Beger, directeur du bureau européen d’Amnesty International. Une prise de parole de l’ASEM pourrait faire une réelle différence pour ces prisonniers d’opinion.
Il ne faudrait pas laisser passer cette occasion rare qui est donnée d’entrer directement en contact avec les autorités du Myanmar , a ajouté Nicolas Beger.
L’offensive militaire en cours contre les civils karens dans l’est du Myanmar constitue un autre sujet de grande préoccupation. Cette opération, la plus vaste de la dernière décennie, a pris principalement pour cibles les civils, provoquant le déplacement de près de 150 000 personnes à l’intérieur du pays. Dans un rapport rendu public en juin 2008, Amnesty International qualifiait ces violations à grande échelle de crimes contre l’humanité. L’organisation exhorte la présidence française à demander au Myanmar de mettre fin aux violations perpétrées contre les civils dans le cadre de cette offensive.
L’organisation de défense des droits humains est également préoccupée par le processus constitutionnel en cours qui, au lieu d’essayer de réintroduire l’état de droit, semble légitimer les atteintes aux droits fondamentaux dont le gouvernement continue de se rendre coupable. L’UE devrait être à la tête des initiatives menées pour inciter les autorités du Myanmar à modifier de manière radicale le projet de constitution.

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