« Il est totalement scandaleux et inacceptable que ce qui est désormais confirmé comme ayant été une attaque soigneusement planifiée contre des manifestants endormis soit dans le même temps réduit à une simple " erreur ", a déclaré Sarah Jackson, directrice régionale adjointe du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International.
« Les homicides absurdes de manifestants doivent cesser immédiatement et les responsables présumés de ce bain de sang, y compris ceux qui assument des fonctions de commandement, doivent être amenés à rendre pleinement compte de leurs actes.
« Le procureur général et le responsable du pouvoir judiciaire doivent de toute urgence apporter des éclaircissements quant à l’avis qu’ils ont donné avant de quitter la réunion où cette décision a été prise. Le monde a besoin de comprendre dans quelle mesure ils ont conseillé les forces de sécurité au sujet de la légalité et de la proportionnalité de la force meurtrière utilisée.
« Après cette déclaration, il est urgent, dans l’intérêt de la responsabilisation et de la transparence, que les autorités militaires donnent le feu vert à une enquête internationale et à des investigations menées par les Nations unies et l’Union africaine sur les violations croissantes des droits humains commises sous leur autorité. »
Complément d’information
Le porte-parole du Conseil militaire de transition du Soudan, le lieutenant-général Shams al Deen al Kabashi, a publié une déclaration le 13 juin concernant la réunion du 2 juin où a été prise la décision de dégager la zone du sit-in tenu par les manifestants près du quartier général de l’armée à Khartoum. Voici un extrait de cette déclaration :
« Dans la soirée qui a précédé l’application de la décision de dégager la zone du sit-in, nous avons organisé une réunion à laquelle ont assisté tous les membres du Conseil militaire de transition, le responsable du renseignement militaire, le chef de l’état-major de l’armée, le chef de la sécurité nationale et son adjoint, le chef de la police et son adjoint, et le responsable des Forces de soutien rapide (RSF). Nous avons également demandé au responsable du pouvoir judiciaire et au procureur général d’y assister, afin de nous apporter des conseils juridiques sur la manière de gérer cette situation. Nous les avons tous deux remerciés pour leur contribution et ils ont ensuite quitté la réunion. »