« Cet accord attendu de longue date entre la MINUAD et les autorités soudanaises est un premier pas positif vers la protection de la population du Darfour contre de nouvelles violations imputables aux forces armées et à leurs milices alliées. Cependant, le gouvernement soudanais doit veiller à ce que les casques bleus de la MINUAD puissent circuler librement dans le massif du Djebel Marra pour protéger les civils et faciliter la distribution de l’aide humanitaire une fois que la base sera opérationnelle » a déclaré Tirana Hassan, directrice du programme Réaction aux crises à Amnesty International.
« Les civils au Darfour, notamment dans le Djebel Marra, continuent de faire face à une insécurité chronique depuis les horreurs inimaginables commises lors de la dernière campagne menée par les forces armées soudanaises en 2016. Lors de cette offensive, hommes, femmes et enfants ont subi des bombardements aveugles, des homicides illégaux, des viols, des déplacements forcés et des pillages systématiques ».
« La MINUAD doit saisir l’occasion de rendre compte publiquement de toutes les allégations de crimes relevant du droit international et de violations des droits humains commises par toutes les parties au conflit au Darfour, particulièrement au Djebel Marra. »
Complément d’information
La Mission des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (MINUAD) a signé un protocole d’accord avec le gouvernement soudanais le 29 janvier en vue d’ouvrir une base temporaire à Golo, dans le Djebel Marra, au centre du Darfour. La création de cette base a été validée par le Conseil de sécurité de l’ONU en juin 2017.
Entre janvier et septembre 2016, les forces gouvernementales soudanaises ont lancé une opération militaire de grande ampleur dans la région du Djebel Marra, au Darfour. Ces attaques ont détruit plus de 100 villages et entraîné le déplacement de plus de 100 000 civils, dont la plupart se trouvent encore dans des camps pour personnes déplacées en périphérie du Djebel Marra, et qui ne peuvent pas rentrer chez eux du fait de l’insécurité qui perdure.
Amnesty International a dévoilé dans un rapport des éléments crédibles qui semblent attester de l’utilisation répétée d’armes chimiques contre des civils, dont de très jeunes enfants, au cours de cette offensive de l’armée. Selon les estimations, ces attaques ont fait entre 200 et 250 morts et de très nombreux grands blessés.