Ces six hommes ont tout d’abord été arrêtés et placés en détention sans explication. La violation de leurs droits a été éclipsée par ce procès.
Tout au long de ce procès, Amnesty International a reçu des informations faisant état d’actes de harcèlement et d’intimidation visant les avocats et les témoins, et un témoin de la défense a même été arrêté de manière arbitraire et placé en détention. Ce procès fut loin d’être équitable. Il convient d’examiner en appel le jugement rendu ou d’accorder un nouveau procès à ces hommes dans le respect des principes d’équité et des droits des accusés.
Tout au long du procès, la salle d’audience était remplie d’agents du Service national de la sûreté (NSS) et de militaires, créant une ambiance marquée par la tension et l’intimidation.
Complément d’information
Les six hommes étaient jugés pour leur rôle présumé dans une émeute qui a éclaté le 7 octobre 2018 au centre principal de détention connu sous le nom de Blue House, au siège du Service national de la sûreté (NSS) sud-soudanais, où ils étaient détenus illégalement dans des conditions vraiment déplorables.
Peter Biar Ajak a été condamné à deux ans de prison pour avoir incité à la violence publique et troublé l’ordre public, tandis que les autres accusés étaient condamnés pour divers crimes contre l’État, notamment détention d’armes dangereuses et violence publique. Kerbino Wol a été condamné à 13 ans d’emprisonnement et Simon Dau, le sixième accusé, à six ans de prison. Bol Akech, Benjamin Agany Akol et Gar Duel Gar, les trois autres accusés, ont été condamnés à cinq ans de prison chacun. Leurs avocats ont fait part de leur intention d’interjeter appel.
Un recours a été intenté contre le gouvernement du Soudan du Sud concernant l’arrestation arbitraire et la détention de Kerbino Wol devant la Cour de justice de la Communauté d’Afrique de l’Est en mars 2019.