Tanzanie : L’interdiction des publicités du planning familial est une atteinte aux droits

Le gouvernement tanzanien a suspendu la diffusion à la télévision et à la radio de spots publicitaires sur le planning familial.

« Il est clair que les droits en matière de sexualité et de procréation font l’objet d’attaques croissantes en Tanzanie. La décision du gouvernement de suspendre ces spots du planning familial intervient moins de deux semaines après que le président a fait des remarques désobligeantes à l’égard des Tanzaniens désireux d’exercer leur droit fondamental de prendre des décisions au sujet de leur corps, a déclaré Seif Magango, directeur adjoint du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnesty International.

« Les autorités tanzaniennes doivent cesser d’entraver l’accès aux services de santé en matière de sexualité et de procréation et d’intimider les personnes qui fournissent des informations sur ces services – qu’il s’agisse de professionnels de santé, de journalistes ou de militants.

« Nous demandons aussi au gouvernement d’abroger les lois, politiques et autres obstacles qui empêchent les femmes et les filles de bénéficier des services et informations nécessaires à une vie en bonne santé – c’est le cas des réglementations qui légalisent l’expulsion des écolières enceintes. Les pouvoirs publics ont l’obligation de veiller à ce que chaque Tanzanien puisse exercer ses droits en matière de sexualité et de procréation, sans aucune peur, contrainte ni discrimination. »
 

Complément d’information

Le 19 septembre, le ministère tanzanien de la Santé, du développement communautaire, du genre, des personnes âgées et de l’enfance a interdit la diffusion à la radio et à la télévision de tous les spots du planning familial, jusqu’à nouvel ordre.

Le 9 septembre, le président John Magufuli a publiquement mis en garde les Tanzaniens contre l’utilisation de moyens de contraception, affirmant que ceux qui choisissent les options du planning familial sont des « paresseux » et les accusant de ne pas vouloir travailler dur pour assumer la responsabilité de nourrir leurs enfants.

En juin 2017, le président John Magufuli avait déclaré que les jeunes filles ayant accouché ne devraient pas être autorisées à retourner à l’école et a publiquement censuré les organisations de défense des droits humains incitant le gouvernement à abroger la règlementation n° 4 des Réglementations de l’Éducation (Expulsion et Exclusion des élèves des écoles) G.N. n° 295 de 2002, qui a été invoquée pour expulser des jeunes filles enceintes.

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