Ces armes de poing projettent à une distance de 6,4 mètres deux fléchettes acérées, conçues pour pénétrer jusqu’à cinq centimètres à travers les vêtements ou la peau, qui infligent à la cible un électrochoc, une décharge électrique à haute tension et à faible ampérage, par l’intermédiaire d’un câble conducteur relié aux projectiles.
Ces pistolets paralysants peuvent également être utilisés à bout portant, "par contact".
Mis sur le marché par Taser International dans les années 70, le nombre d’armes de ce type en circulation a augmenté au cours de ces dernières années avec l’apparition d’une nouvelle génération de pistolets paralysants comme le M26 et le X26.
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Aux États-Unis, ces armes sont utilisées par plus de 7000 des 18000 services chargés du maintien de l’ordre.
Un pistolet à succès
L’augmentation du nombre d’utilisateurs ne cesse de croître tant aux États-Unis qu’au Canada et partout dans le monde.
En 2004, Amnesty International notait que les pays suivant utilisés ou étaient en train de tester les pistolets paralysants : l’Allemagne, l’Argentine, l’Australie, le Canada, les Émirats arabes unis, l’Espagne, la France, Israël, la Malaisie, le Mexique, le Royaume-Uni et la Turquie. En Belgique, dans un récent memorandum, Amnesty International demandait au gouvernement de ne pas utiliser ce genre d’armes légères.
Par ailleurs, Amnesty International publiait en novembre 2004 un premier rapport détaillé dans lequel elle faisait état de ses préoccupations au sujet de l’utilisation des pistolets paralysants aux États-Unis et demandait que leur utilisation soit suspendue en attendant qu’une enquête rigoureuse et impartiale soit menée sur leur utilisation.
En 2006, l’organisation soulignait que depuis juin 2001, plus de 150 personnes sont mortes aux États-Unis après avoir été touchées par une arme incapacitante – l’année 2005 ayant fait à elle seule 61 victimes –, et les chiffres continuent de croître.
Plus de 150 personnes déjà mortes
La plupart des personnes décédées avaient reçu des décharges multiples ou prolongées.
Bien que dans la plupart des cas le décès ait été attribué à des facteurs autres que l’utilisation d’une arme envoyant des décharges électriques – tels qu’une lutte violente ou un « délire actif » associé à la consommation de stupéfiants – dans 23 cas, le coroner [officier de justice chargé de faire une enquête en cas de mort violente, subite ou suspecte] a mentionné l’utilisation du pistolet paralysant comme cause ou cofacteur du décès.
Selon Amnesty International, tous les transferts et utilisations de pistolets paralysants et autres armes à décharges électriques devraient être suspendus en attendant la fin d’une enquête rigoureuse, indépendante et impartiale.
Il s’agit d’évaluer avec rigueur les effets médicaux, entre autres, de ces armes au regard des normes internationales relatives aux droits humains régissant le traitement des prisonniers et l’utilisation de la force.
L’enquête doit recommander l’adoption de règles, garanties et procédures de surveillance strictes afin d’empêcher l’utilisation abusive de tout matériel générant des décharges électriques et pouvant être considéré comme légitime pour le maintien de l’ordre.
En savoir plus
Etats-Unis et Canada : Pratiques relevant d’atteintes aux droits humains - Amnesty International appelle à suspendre l’utilisation d’armes à décharges électriques (Index AI : AMR 51/168/2004) Pour lire le rapport, cliquez ICI
États-Unis. Nouvel appel à la suspension de l’utilisation des pistolets paralysants au moment où ce type d’arme franchit le cap des 150 victimes(Index AI : AMR 51/039/2006). Pour lire le rapport, cliquez ICI
Rapport annuel USA en 2006. Pour le consulter, cliquez ICI