Tchad. Amnesty International s’interroge sur des affirmations de la France au moment où Nicolas Sarkozy s’apprête à se rendre à N’Djamena

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

Amnesty International a reçu des informations qui prouvent que le gouvernement français était au courant dès le 11 février du lieu où se trouvaient les trois figures de l’opposition tchadienne arrêtées, alors qu’il avait nié publiquement détenir une telle information.

Cette révélation intervient au moment où le président Nicolas Sarkozy se prépare à rendre visite au président Idriss Déby dans la capitale tchadienne, toujours sous état d’urgence depuis les affrontements avec les groupes armés d’opposition qui y ont fait rage au début du mois.

Ces trois figures de l’opposition – Lol Mahamat Choua, Ngarlejy Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh – ont « disparu » le 3 février à N’Djamena, alors que des membres de l’opposition armée entraient dans la capitale. Les autorités françaises ont affirmé alors qu’elles n’avaient aucune information sur le lieu où se trouvaient ces hommes.

Cependant, une correspondance privée qu’Amnesty International a vue ce mardi 26 février montre que la France savait que les trois hommes avaient été arrêtés par des agents des forces de sécurité tchadiennes et qu’ils étaient détenus à la direction des services de renseignements à N’Djamena.

Lol Mahamat Choua est maintenant en résidence surveillée, mais on ignore où se trouvent désormais Ngarlejy Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh.

« Le gouvernement français doit immédiatement rendre publiques toutes les informations dont il dispose sur la situation de ces deux hommes » , a déclaré Tawanda Hondora, directeur adjoint du Programme Afrique d’Amnesty International.

« Ces hommes risquent fortement d’être torturés. Le gouvernement français ne devrait pas occulter les excès du gouvernement tchadien, quelles que soient les ententes conclues entre les deux pays. »

« Lorsqu’il rencontrera le président Idriss Déby, Nicolas Sarkozy devra demander très clairement aux autorités tchadiennes d’indiquer où se trouvent ces deux hommes ; il devra les prier instamment de les inculper ou de les libérer immédiatement. »

Amnesty International a également demandé au gouvernement tchadien de cesser d’arrêter systématiquement les sympathisants avérés ou supposés des groupes d’opposition.

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