En réaction à la convocation par les autorités thaïlandaises de l’éminent journaliste Pravit Rojanaphruk pour répondre d’accusations de sédition en raison de posts publiés sur Facebook, James Gomez, directeur pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités doivent cesser immédiatement de se servir de la justice pénale pour harceler Pravit Rojanaphruk. Il est révoltant de penser qu’il pourrait passer des décennies derrière les barreaux pour une action totalement pacifique, à savoir la publication de quelques posts critiques sur Facebook. Pravit est un journaliste courageux qui a déjà été détenu de manière arbitraire à deux reprises par le gouvernement militaire depuis qu’il s’est emparé du pouvoir en 2014. Il faut abandonner toute poursuite judiciaire intentée à son encontre.
« La détermination des autorités thaïlandaises à écraser toute forme de critique, que ce soit en ligne ou dans la rue, semble inépuisable. Depuis quelques années, des dizaines de personnes ont été accusées de sédition pour avoir critiqué de manière pacifique la junte militaire, notamment via Facebook et d’autres réseaux sociaux.
« Le gouvernement s’appuie sur une série de lois draconiennes et de décrets pour museler les voix dissidentes, y compris dans les médias. Les journalistes comme Pravit doivent pouvoir faire leur travail et exprimer leurs opinions, même critiques, sans craindre d’être harcelés ni incarcérés. »