Tunisie. Les autorités doivent lever l’interdiction de voyager imposée à Mohamed Abbou

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Les autorités tunisiennes doivent immédiatement lever l’interdiction de voyager injustifiée qui pèse sur le défenseur des droits humains et ancien prisonnier d’opinion Mohamed Abbou, a déclaré Amnesty International. Ce vendredi 6 mars 2009, il s’est vu refuser l’autorisation de quitter le pays pour la septième fois depuis qu’il a été libéré en juillet 2007.

« Mohamed Abbou est retenu en otage dans son propre pays dans le cadre d’une sorte de campagne concertée des autorités visant à le sanctionner pour son activité en faveur des droits humains », a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

Éminent défenseur des droits humains et avocat, Mohamed Abbou était en route pour Londres en vue de participer à une conférence organisée par Amnesty International. À l’aéroport, lorsqu’il a présenté son passeport, des membres des forces de sécurité lui ont signifié qu’il ne pouvait quitter la Tunisie. Il n’a reçu aucune explication et on lui a suggéré de ne plus essayer de partir à l’étranger.

Le droit international garantit pourtant le droit de circuler librement, notamment le droit de quitter son propre pays. Depuis qu’il a été libéré en juillet 2007 après avoir purgé 28 mois sur les trois ans et demi d’incarcération auxquels il avait été condamné, Mohamed Abbou s’est vu à plusieurs reprises interdire de quitter la Tunisie, en raison de la nature « conditionnelle » de sa libération. Bien qu’il ait été relâché avant le terme de sa condamnation, sa peine de prison aurait pris fin en septembre 2008.

Mohamed Abbou a été condamné en avril 2005 à une peine de trois ans et demi d’emprisonnement pour avoir dénoncé la torture en Tunisie dans un article publié sur Internet en 2004 et, selon certaines sources, pour avoir agressé un autre avocat lors d’un procès manifestement inéquitable auquel assistaient des observateurs d’Amnesty International. L’organisation le considérait comme un prisonnier d’opinion car il n’avait fait qu’exercer pacifiquement son droit à la liberté d’expression et militer pour sa libération.

« Le cas de Mohamed Abbou est symptomatique de nombreuses affaires concernant les défenseurs des droits humains en Tunisie, soumis à de fréquentes mesures de harcèlement et d’intimidation par les services de sécurité, a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui. Nous exhortons le gouvernement tunisien à renoncer à ces pratiques arbitraires, à lever l’interdiction de voyager imposée à Mohamed Abbou et à lui permettre de se rendre à l’étranger afin de poursuivre ses activités en faveur des droits humains. »

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