« Déjà en mars, Amnesty International tirait la sonnette d’alarme quant au sort des civil·e·s à Izioum, en butte aux attaques incessantes des forces russes depuis le quatrième jour de l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie. Ces nouvelles découvertes confirment nos craintes les plus sombres, a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale d’Amnesty International.
« Le peuple ukrainien et le monde entier méritent de savoir comment sont mortes les personnes enterrées dans la forêt en bordure d’Izioum. Pour chaque homicide illégal ou crime de guerre, il doit y avoir justice et réparation pour les victimes et leurs familles, ainsi qu’un procès équitable et l’obligation de rendre des comptes pour les auteurs présumés. »
« Nous demandons une nouvelle fois à la communauté internationale de fournir des ressources afin d’aider l’Ukraine à obtenir des preuves et à mener les enquêtes nécessaires pour déterminer les circonstances de la mort de ces personnes et établir les responsabilités. Ceux qui commettent ou ordonnent des crimes de droit international doivent garder en tête qu’il n’existe pas de prescription et que la justice les rattrapera. Pour que les victimes obtiennent justice et réparations, il importe que les procès des auteurs présumés de crimes de guerre respectent les normes internationales d’équité. »
Complément d’information
Après avoir repris le contrôle d’Izioum, dans la région de Kharkiv, les autorités ukrainiennes ont annoncé qu’elles avaient découvert un site funéraire improvisé dans une forêt voisine, où elles ont recensé plus de 440 tombes récentes. Selon Oleh Kotenko, responsable ukrainien chargé des personnes disparues, ce site a été creusé à la hâte pour faire face aux nombreuses victimes, notamment celles du bombardement intensif de la ville par les forces russes en février et mars 2022. Ces informations sont corroborées par les photographies et les témoignages recueillis par des journalistes de la région.
Des journalistes ont rapporté que plusieurs croix en bois portent les noms des personnes qui seraient enterrées dans ces tombes, tandis que la plupart ne portent que des numéros ; sur une fosse par exemple, un chiffre indique que 17 soldats ukrainiens y sont enterrés.
Depuis le début de l’invasion totale de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, Amnesty International a recueilli des informations sur de nombreuses violations graves du droit international humanitaire (lois de la guerre) imputables aux forces russes, notamment des attaques illégales contre des civils, des immeubles d’habitation et des infrastructures civiles, des homicides illégaux et d’autres crimes de guerre.