Un journaliste indépendant n’a pas été autorisé à sortir de Cuba pour recevoir un prix

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

15 décembre 2010

Amnesty International a reproché aux autorités cubaines de ne pas avoir autorisé un journaliste indépendant à quitter le pays pour recevoir un prix international de la liberté de penser.

Guillermo Fariñas, s’est vu attribuer le Prix Sakharov pour la liberté de pensée par le Parlement européen en octobre dernier et bien que son passeport soit en règle et qu’il dispose du visa nécessaire, les autorités cubaines ne lui ont pas fourni le permis qu’il lui fallait pour sortir du pays.

« Le gouvernement cubain aurait dû autoriser Guillermo Fariñas à se rendre mercredi 15 décembre à Strasbourg où avait lieu la cérémonie de remise du prix récompensant son action militante pacifique en faveur des droits humains à Cuba, a déclaré Kerrie Howard, directrice adjointe du programme Amériques d’Amnesty International.

Cette restriction à sa liberté fondamentale de mouvement le pénalise inutilement pour avoir exercé son droit légitime à la liberté d’expression. »

Journaliste indépendant, Guillermo Fariñas a participé à une campagne pacifique en faveur de la liberté d’expression à Cuba. À la fin de l’année 2009, il avait entamé une grève de la faim, qui a duré quatre mois, pour demander la libération de prisonniers d’opinion.

Par le passé, les autorités cubaines ont refusé de délivrer des permis de sortie du pays à des personnes ayant exprimé des points de vue critiques à l’égard du gouvernement.

En octobre 2009, la blogueuse Yoani Sánchez s’était vu décerner une mention spéciale d’excellence journalistique par le jury du prix Maria Moors Cabot, à New York, mais elle n’avait pas pu se rendre à la cérémonie parce que les autorités cubaines avaient refusé de lever les restrictions dont elle faisait l’objet pour ses déplacements.

La décision dont a pâti Guillermo Fariñas fait également suite à plusieurs tentatives menées récemment pour mettre fin aux activités en faveur des droits humains à Cuba.

La Commission cubaine des droits humains et de la réconciliation nationale a indiqué qu’entre le 9 et le 10 décembre, les autorités cubaines avaient détenu temporairement au moins une centaine de défenseurs des droits humains dans différents endroits du pays en vue, selon la Commission, de les empêcher de se rendre à différents événements organisés pour marquer la Journée des droits de l’homme. Ils ont été libérés quelques heures plus tard.

« Au cours des derniers mois, les autorités cubaines ont fait des progrès en matière de libération de prisonniers d’opinion et de dissidents mais les restrictions de déplacement imposées à Guillermo Fariñas et d’autres personnes montrent qu’il y encore beaucoup à faire pour que les droits fondamentaux soient respectés à Cuba », a conclu Kerrie Howard.

Complément d’information

Les Cubains qui souhaitent se rendre à l’étranger doivent obtenir un visa de sortie appelé tarjeta blanca (carte blanche). Bien que Raúl Castro ait annoncé en 2008 que son gouvernement assouplirait les mesures restreignant les déplacements des citoyens cubains, la situation ne semble pas avoir changé. Des journalistes indépendants, des défenseurs des droits humains et des opposants politiques se sont souvent vu interdire de quitter Cuba pour assister à des événements à l’étranger.

La Commission cubaine des droits humains et de la réconciliation nationale a indiqué que la plupart des personnes détenues quelques heures entre le 9 et le 10 décembre dans différents endroits du pays s’apprêtaient à se rendre à des réunions et des manifestations organisées pour marquer la Journée des droits de l’homme.

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