Do Thi Minh Hanh, membre du mouvement Lao Dong Viet, qui défend les droits des travailleurs au Viêt-Nam, a été attaquée une première fois dans la soirée du 24 juin, lorsqu’une douzaine d’hommes se sont mis à lancer des pierres sur la maison où elle habite avec son père. Son domicile a de nouveau été attaqué le 27 juin, quand des engins explosifs ont également été jetés, puis le 30 juin, lors de l’agression la plus violente jusqu’à présent. Ces attaques ont causé des dégâts importants, notamment des vitres brisées, des tuiles cassées et du mobilier abîmé.
Malgré plusieurs appels à la police, personne n’est encore venu pour aider cette femme et son père, âgé de 76 ans.
« Il est scandaleux que la police se démette de sa responsabilité et laisse ces attaques se produire sans intervenir. Les personnes qui défendent les droits humains, comme Do Thi Min Hanh, doivent pouvoir mener à bien leurs activités pacifiques sans subir de harcèlement ni de violence, a déclaré Minar Pimple, directeur général des opérations mondiales à Amnesty International.
« Ces événements inquiétants menacent gravement la sécurité de Do Thi Minh Hanh et lui font craindre pour sa vie et celle de ses proches. Les autorités de la ville de Di Linh doivent prendre des mesures urgentes pour la protéger avant que la situation ne se détériore encore.
« Les attaques, qui deviennent de plus en plus violentes, sont probablement motivées par le militantisme bien connu de Do Thi Minh Hanh. Cela ne doit pas servir de prétexte aux autorités pour fermer les yeux. La police locale doit veiller à ce que des mesures soient immédiatement mises en place pour protéger Do Thi Minh Hanh, et les autorités vietnamiennes doivent diligenter une enquête afin de traduire en justice les auteurs présumés de ces actes. »
Complément d’information
Do Thi Minh Hanh s’est récemment réinstallée dans la maison de sa famille à Di Linh, dans la province de Lam Dong, pour s’occuper de son père âgé. Tous deux étaient présents à leur domicile lors des trois attaques. Elle a téléphoné à la police après l’attaque du 24 juin et à nouveau le 2 juillet, mais elle n’a encore reçu aucune visite de policiers ni été contactée en retour.
Le 27 juin, le blogueur Dinh Van Hai s’est rendu chez Do Thi Minh Hanh. En rentrant chez lui, il a été intercepté et frappé par des voyous locaux ; il a eu le bras droit et l’épaule droite fracturés.
En 2006, Do Thi Minh Hanh a cofondé l’Organisation des ouvriers et paysans unis (UNFO), un syndicat indépendant qui vise à promouvoir de meilleurs salaires et un niveau de sécurité adéquat sur les lieux de travail.
En octobre 2010, elle a été condamnée à sept années d’emprisonnement pour avoir « ébranlé la sécurité », en vertu du Code pénal de 1999. Elle a été libérée de manière inattendue en juin 2014, après avoir passé quatre ans et quatre mois en prison.