Alors que le nouveau secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, s’apprête à se rendre à Moscou les 24 et 25 novembre, Jane Connors, directrice du Programme international de plaidoyer à Amnesty International, a déclaré :
« Il faut que le nouveau secrétaire général, António Guterres, veille à ce que le système des Nations unies se penche davantage sur la responsabilité de la Russie dans des violations du droit international commises lors du conflit syrien.
« Il faut qu’il profite de sa visite pour inciter vivement les autorités russes à mettre fin aux attaques illégales en Syrie, notamment aux frappes aériennes qui semblent viser délibérément des hôpitaux et des installations médicales, ce qui constitue une violation manifeste du droit international humanitaire. En outre, il faut qu’il les appelle à ne plus faciliter la perpétration de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité par les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés.
« Il faut que la Russie fasse pression sur les autorités syriennes afin qu’elles cessent de s’en prendre illégalement à des civils, libèrent les personnes détenues arbitrairement, suppriment la pratique de la torture et des disparitions forcées, et permettent aux organisations humanitaires de circuler sans entrave.
« Au cours des cinq dernières années, la Russie a fait usage à plusieurs reprises de son droit de véto au Conseil de sécurité pour bloquer la procédure visant à saisir la Cour pénale internationale au sujet de la situation en Syrie. En demandant aux cinq membres permanents – y compris la Russie – du Conseil de sécurité de ne pas recourir à leur droit de véto pour empêcher la mise en œuvre d’initiatives dont l’objectif est de faire cesser des atrocités de grande ampleur, António Guterres enverrait un message fort par lequel il indiquerait que, en sa qualité de secrétaire général, il exigera que l’ONU prenne des mesures efficaces afin de faire respecter les droits humains et de protéger les civils pendant le conflit. »
Complément d’information
Selon les éléments dont dispose Amnesty International, il semble que les frappes aériennes des forces syriennes et russes visent délibérément des hôpitaux et d’autres biens de caractère civil en Syrie. La semaine du 28 novembre, l’organisation publiera les résultats de nouvelles recherches et des témoignages inédits sur les conséquences des attaques ayant touché récemment Alep.
Lors de précédentes attaques lancées en toute illégalité dans l’est de la ville, sur lesquelles Amnesty International a recueilli des informations, les forces gouvernementales syriennes, aidées par la Russie, ont bafoué sans vergogne le droit international humanitaire et fait des morts et des blessés parmi les civils, notamment en utilisant des armes interdites au niveau international comme les sous-munitions.