« Les autorités zambiennes doivent abandonner ces poursuites, à l’évidence utilisées pour réduire au silence toute voix qui ose critiquer le gouvernement ou dénoncer des actes illicites, a déclaré Deprose Muchena, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique australe.
« Ces militants se trouvent sur le banc des accusés uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique. Ils n’ont commis aucun crime, ils ont seulement exigé que leurs dirigeants rendent des comptes. »
Ces militants, dont le musicien Fumba Chama (aussi connu sous le nom de Pilato), Lewis Mwape, Laura Miti, Sean Enock Tembo, Bornwell Mwewa et Mika Mwambazi ont plaidé non coupable de l’accusation de désobéissance à un ordre légitime : ils avaient défilé jusqu’au Parlement en septembre dernier pour dénoncer des faits de corruption sous-tendant l’achat de 42 véhicules de pompiers pour un montant de 35,5 millions d’euros.
Le coût de ces véhicules a suscité un tollé général au sujet de la mauvaise utilisation des fonds publics, et déclenché des manifestations le 29 septembre 2017.
S’ils sont reconnus coupables, les militants, frappés par les policiers lors de leur arrestation, encourent jusqu’à deux ans de prison.
« Le gouvernement doit stopper la dangereuse érosion des libertés en Zambie en respectant les droits fondamentaux, notamment les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique », a déclaré Deprose Muchena.