Zimbabwe, la condamnation d’une porte-parole de l’opposition révèle la menace sur la liberté d’expression

Zimbabwe, la condamnation d'une porte-parole de l'opposition révèle la menace sur la liberté d'expression

Fadzayi Mahere, porte-parole nationale de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), a été reconnue coupable de « publication de fausses informations » pour avoir diffusé sur Twitter une vidéo affirmant qu’un policier avait tué un bébé.

« La condamnation de Fadzayi Mahere est une parodie de justice car elle repose sur une loi qui n’existe plus au Zimbabwe, utilisée pour museler l’opposition. L’article de loi comportant les charges retenues contre elle a été déclaré caduc par la Cour constitutionnelle en 2014. La Haute Cour l’a confirmé dans une autre affaire en 2021. Le tribunal de première instance aurait dû prendre note des décisions des juridictions supérieures et relaxer Fadzayi Mahere, a déclaré Flavia Mwangovya, directrice ajointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

« Cette condamnation révèle jusqu’où les autorités sont prêtes à aller pour étouffer les voix critiques et réprimer le droit à la liberté d’expression. Elles font ainsi clairement comprendre qu’il n’y a pas d’espace pour exercer ce droit au Zimbabwe.

« Les autorités zimbabwéennes doivent annuler ce jugement et cesser d’utiliser les tribunaux pour cibler et harceler les personnes qui exercent leur droit à la liberté d’expression sur Internet et ailleurs. »

Complément d’information

Fadzayi Mahere était poursuivie au titre de l’article 31 de la Loi portant codification et réforme du Code pénal, pour « publication ou communication de fausses informations » après avoir diffusé sur Twitter en janvier 2021 une vidéo largement relayée sur laquelle on voyait une femme se disputer avec un policier en tenant un bébé inanimé dans ses bras. Fadzayi Mahere a été arrêtée et détenue pendant sept jours avant d’être remise en liberté sous caution par un magistrat de Harare, la capitale du Zimbabwe.

Elle a été reconnue coupable et condamnée à payer une amende de 500 dollars des États-Unis pour avoir « publié et communiqué de fausses informations portant préjudice à l’État ».

Elle a en revanche bénéficié d’un non-lieu pour le chef d’inculpation que privilégiait le parquet, « incitation à la violence publique ».

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