• Les autorités doivent déclarer un moratoire formel sur les exécutions à titre de première étape vers l’abolition de la peine capitale
• Il y a encore 95 condamnés à mort dans les prisons du Zimbabwe
"La pause observée en matière d’exécutions depuis 10 ans représente une étape majeure pour la protection du droit à la vie et l’abolition à terme de la peine de mort au Zimbabwe", a déclaré Amnesty International alors que le pays n’a procédé à aucune exécution depuis 10 ans.
La dernière exécution a eu lieu en juillet 2005, mais on dénombre encore 95 condamnés à mort dans les prisons du Zimbabwe. Amnesty International appelle à présent le Zimbabwe à déclarer un moratoire officiel sur les exécutions et à abolir totalement la peine capitale qui constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.
"Dix ans sans une seule exécution, cela représente une étape très importante sur la voie de l’abolition de la peine de mort, mais l’ombre de la potence continue de planer sur les 95 condamnés à mort qui se trouvent actuellement dans les prisons du Zimbabwe", a déclaré Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe.
« La peine capitale est une violation du droit à la vie et les autorités zimbabwéennes doivent prendre d’urgence des mesures pour en finir avec la pendaison et abolir cette peine. »
La nouvelle Constitution du Zimbabwe, promulguée en 2013, a aboli l’application obligatoire de la peine de mort et limité le recours à ce châtiment aux affaires de meurtre « avec circonstances aggravantes ». Elle interdit cette peine pour les femmes et les hommes qui étaient âgés de moins de 21 ans ou de plus de 70 ans au moment où ils ont commis un crime.
" Il n’existe aucune preuve qui montrerait que la peine capitale serait plus dissuasive que les autres formes de châtiment", a déclaré Deprose Muchena.
« Le monde se détourne de cette peine qui constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Le Zimbabwe devrait éliminer définitivement ses instruments permettant de procéder à des exécutions et rejoindre la majorité des pays du monde en abolissant la peine capitale. »
Complément d’information
Plus de 100 pays à travers le monde ont aboli ce châtiment cruel et ils sont bien plus nombreux à être abolitionnistes en pratique.
Dix-sept pays de l’Afrique subsaharienne ont aboli la peine de mort pour tous les crimes : l’Afrique du Sud, l’Angola, le Burundi, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Gabon, la Guinée-Bissau, Maurice, Madagascar, le Mozambique, la Namibie, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, le Sénégal, les Seychelles et le Togo.
De plus, plusieurs autres pays africains ont pris des mesures législatives en vue de l’abolition de la peine de mort pour tous les crimes.
Depuis juin 2015 le Burkina Faso examine un projet de loi portant abolition de la peine capitale. En 2014, le gouvernement tchadien a adopté un projet de Code pénal visant à abolir la peine de mort, et ce texte doit à présent passer par le processus parlementaire. La même année, la Sierra Leone a annoncé son intention d’abolir la peine de mort. Le 16 juillet 2015, le président zambien Edgar Lungu a commué en réclusion à perpétuité les peines capitales qui avaient été prononcées contre 332 condamnés.