Il faut que les forces des Nations unies restent en République démocratique du Congo

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI - 5 mars 2010

Amnesty International a déclaré qu’elle était fortement opposée à tout retrait ou réduction de la force de maintien de la paix des Nations unies en République démocratique du Congo (RDC), après que le gouvernement eut demandé que la force des Nations unies actuellement présente dans le pays, la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC), ait quitté le pays d’ici juin 2011.

« Au lieu de demander aux Casques bleus de partir, le gouvernement devrait collaborer avec les Nations unies pour résoudre les nombreux problèmes qu’il reste à résoudre en matière de protection », a déclaré Tawanda Hondora, directeur adjoint du programme Afrique d’Amnesty International.

Massacres, viols, pillages et autres agressions contre la population civile et les agences humanitaires perpétrés par les forces et les groupes armés se poursuivent, en particulier dans l’est du pays déchiré par la guerre.

Forte de 20 500 personnes, la MONUC est la plus importante mission de maintien de la paix déployée dans le monde par les Nations unies, et la seule force en mesure de protéger la population civile en RDC.

« En ce qui concerne la sécurité et les droits humains, la situation est restée préoccupante au cours de l’année qui vient de s’écouler, a déclaré Tawanda Hondora. Retirer ou réduire la force de maintien de la paix pourrait avoir des conséquences désastreuses. »

Les bases de la force de maintien de la paix des Nations unies sont souvent les seuls endroits où la population peut trouver refuge lorsqu’il y a des affrontements.

Le secrétaire général des Nations unies avait fixé en 2007 certaines conditions qui devaient être remplies avant qu’un retrait de la MONUC à grande échelle puisse être envisagé.

Parmi les conditions envisagées figuraient la stabilisation des régions où le conflit fait le plus rage ; le désarmement et la démobilisation des groupes armés ; la création de forces armées nationales capables de défendre la population de la RDC dans le respect des droits humains et de l’état de droit.

Aucune de ces conditions n’a encore été remplie.

« Les forces gouvernementales ne sont pas actuellement en mesure d’assurer les fonctions de maintien de la sécurité assumées actuellement par la MONUC, et le gouvernement n’a pas témoigné de la volonté politique de faire en sorte que les forces du pays acquièrent une telle capacité », a déclaré Tawanda Hondora.

La MONUC n’est pas seulement une force militaire de maintien de la paix, elle est constituée également d’une force civile de 5 000 personnes essentielle au renforcement des capacités en matière de droits humains, d’affaires humanitaires, de bonne gouvernance, de maintien de l’ordre, de justice et de système carcéral.

La MONUC a été déployée en RDC en 1999. Depuis la fin de la guerre de 1998-2003, la force est déployée essentiellement dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, dans l’est du pays, où le conflit armé se poursuit.

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