Après près de cinq ans de procédures liées aux accusations pénales infondées d’occupation illégale de terre, la Cour suprême a statué qu’aucune raison ne justifiait de poursuivre le procès sans fondement de Máxima Acuña Atalaya pour ce motif.
« De nombreux défenseurs de l’environnement au Pérou sont criminalisés via des procédures pénales sans fondement, dans le but de les empêcher de mener leur travail légitime en faveur des droits humains, en épuisant leur force physique et mentale et leurs ressources limitées, tout en les faisant passer aux yeux de la population pour des criminels, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnesty International.
« Il est fondamental que les autorités prennent des mesures efficaces afin de faire barrage à l’utilisation abusive de la justice pénale pour intimider et harceler les défenseurs des droits humains. »
Le 14 février de cette année, une délégation d’Amnesty International a rendu visite à Máxima Acuña et à sa famille pour leur remettre plus de 150 000 messages de soutien et de solidarité venant du monde entier
Le 14 février de cette année, une délégation d’Amnesty International a rendu visite à Máxima Acuña et à sa famille pour leur remettre plus de 150 000 messages de soutien et de solidarité venant du monde entier, demandant au gouvernement péruvien de la protéger contre toute attaque ou tout acte de harcèlement ou d’intimidation. Ce même jour, elle a reçu la visite de la ministre de la Justice et des Droits humains venue vérifier la mise en œuvre des mesures de protection accordées à Máxima Acuña par la Cour interaméricaine des droits de l’homme.
Entre 2011 et 2014, Máxima Acuña Atalaya a signalé plusieurs actes de harcèlement, attaques et tentatives d’expulsion imputables à la police nationale péruvienne.
Complément d’information
Malgré l’absence de preuves depuis le début de la procédure lancée en 2011, le bureau du procureur général a décidé de poursuivre l’enquête pénale et de porter l’affaire devant les tribunaux. Cela a renforcé la stigmatisation de Máxima Acuña, présentée comme une criminelle dans le cadre d’une campagne de diffamation menée par des représentants de la compagnie minière Yanacocha, qui ont qualifié ses activités d’« occupation illégale » pendant toute l’année 2015 et au début de 2016, alors même que la justice n’a toujours pas réglé la question de la propriété des terres en question.