« Compte tenu des renseignements dont disposent les autorités belges en ce qui concerne la situation de la minorité ouïghoure en Chine, nous estimons qu’une grave erreur a été commise. Il devait être évident que cette dénonciation exposait cette famille à de graves dangers » explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. « Le fait que Wureyetiguli Abula ne soit plus joignable depuis lors fait craindre le pire : une “disparition” forcée et un internement dans un des fameux camps de ré-éducation, avec séparation de ses enfants. »
Dans ce contexte, l’organisation de défense des droits humains appelle la Belgique à mettre tout en oeuvre pour que Wureyetiguli Abula soit immédiatement relâchée et reçoive les visas qui lui ont été attribués peu de temps après son arrestation afin qu’elle puisse rejoindre son mari en Belgique avec ses enfants.
Complément d’information
Les autorités chinoises mènent depuis 2017 une intense campagne d’internements en masse, de surveillance intrusive, d’endoctrinement politique et d’assimilation culturelle forcée à l’encontre des Ouïghours, des Kazakhs et des autres minorités ethniques à prédominance musulmane.
De nombreux centres de détention ont été mis en place au sein du Xinjiang. Appelés centres de « désextrémisation » ou de « transformation par l’éducation », ces centres sont des lieux de détention arbitraire pour une durée indéterminée et d’étude forcée des lois et politiques chinoises. Jusqu’à un million de personnes y seraient détenues en raison de leur manque de loyauté présumé envers le gouvernement et le Parti communiste chinois.