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Carte des 26 provinces de la République démocratique du Congo après le découpage du territoire en 2015 © D.R.

Des conflits post coloniaux

La crise en République démocratique du Congo (RDC) découle d’une série de luttes post-coloniales pour le pouvoir, qui a débuté après que le pays a obtenu l’indépendance vis-à-vis de la Belgique en 1960.
La mauvaise gouvernance, la mauvaise gestion de la construction d’une nation et d’un État post-colonial, les conflits liés à la terre et aux ressources naturelles font partie des facteurs à l’origine de la crise. S’ajoutent à cela de profondes divisions entre groupes ethniques, qui sont en grande partie le produit de l’histoire coloniale du pays et de doléances historiques résultant de près de cinq décennies de troubles quasi ininterrompus.
Le conflit actuel en RDC a débuté dans les années 1990, en particulier dans l’est du pays, à la frontière avec le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie. Des violences intercommunautaires éclatent régulièrement dans d’autres régions, comme cela a été le cas récemment dans le centre, le sud et l’ouest du pays, dans les provinces du Kasaï, de la Tshopo, de Mai-Ndombe, du Kwilu et du Kwango.
Il y a actuellement plus de 100 groupes armés actifs en RDC.

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Des mineurs travaillant dans la mine artisanale de Shabara près de Kolwezi en RDC. Octobre 2022 @AFP via Getty Images

Les causes profondes des conflits en RDC - partie 1

La République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à des conflits persistants, alimentés par des facteurs historiques, économiques et politiques. Voici les principaux éléments qui expliquent l’instabilité dans la région.

Héritage colonial : des tensions ethniques exacerbées

L’héritage colonial joue un rôle majeur dans les tensions ethniques en RDC. Comme dans de nombreux pays africains, les frontières ont été tracées par les puissances coloniales sans tenir compte des rivalités historiques entre les groupes ethniques. La politique du "diviser pour mieux régner", adoptée par les colons belges, a accentué ces tensions, créant un climat de division toujours présent aujourd’hui.

Ressources naturelles : un moteur des conflits armés
La RDC est l’un des pays les plus riches en ressources naturelles : coltan, or, diamants, cobalt… L’exploitation et le contrôle de ces ressources sont à l’origine de nombreux conflits. Des groupes armés financent leurs activités grâce au commerce illégal de ces minerais, alimentant un cycle de violence qui déstabilise le pays.

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Le président Mobutu lors du 14e sommet franco-africain à Antibes © Bernard Bisson/Sygma via Getty Images

Les causes profondes des conflits en RDC - partie 2

Une gouvernance faible et la corruption
Depuis l’indépendance, la faiblesse de l’État congolais a facilité l’émergence de groupes armés. Sous le régime de Mobutu Sese Seko (1965-1997), la corruption et le manque d’investissement dans les infrastructures et les services publics ont affaibli le pays. Après la chute de Mobutu, l’absence de sécurité et de perspectives économiques a favorisé la montée en puissance des milices et des guerres d’influence locales et régionales.

Interventions étrangères et ingérences
Les pays voisins, notamment le Rwanda et l’Ouganda, ont joué un rôle central dans les conflits en RDC. Après le génocide des Tutsis au Rwanda de 1994, des milliers de réfugiés et d’anciens génocidaires ont traversé la frontière, entraînant des tensions majeures. Ces événements ont conduit aux deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003), souvent qualifiées de "guerre mondiale de l’Afrique", en raison de l’implication de nombreux États et factions armées.

Des victimes privées de justice

Les violations des droits humains en RDC restent impunies. Massacres, viols, torture et crimes de guerre sont commis par divers groupes armés, sans que les responsables soient jugés. Cette absence de justice perpétue un cycle de violences, empêchant toute véritable réconciliation et reconstruction du pays.

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6 millions
C’est le nombre de personnes mortes suite aux conflits en RDC depuis 1998.
1,5 million
C’est le nombre de femmes qui ont été violées au moins une fois dans leur vie en RDC.
7,3 million
C’est le nombre de personnes déplacées en RDC en 2024.
2,15 dollars
C’est avec ce montant que vit près de 75% de la population de la RDC.
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Auteur inconnu. Photographie du Centre pour l’étude du christianisme mondial (1900-1940) © D.R

Contexte historique des conflits en RDC et dans la région des Grands Lacs

La République démocratique du Congo (RDC) et ses voisins de la région des Grands Lacs africains sont marqués par une histoire complexe de conflits, de violences et d’exploitation remontant au XVIe siècle.

Esclavage, colonisation et tensions ethniques
Dès l’époque coloniale, la RDC a subi des atrocités sous la domination du roi Léopold II et plus tard du Royaume de Belgique. Les populations ont été victimes de massacres, d’enlèvements, de mutilations et du pillage des ressources naturelles. La stratégie coloniale du "diviser pour mieux régner" a creusé les tensions entre différentes communautés, des fractures qui ont persisté après l’indépendance en 1960.

Génocide des Tutsis au Rwanda et guerres du Congo
En 1994, le génocide au Rwanda a entraîné la mort de 800 000 personnes, principalement des Tutsis, ciblés par les milices hutus. L’avancée des rebelles tutsis a mis fin aux massacres mais a provoqué l’exode de millions de Rwandais vers la RDC (alors Zaïre), dont des génocidaires.
Cet afflux a conduit à une intervention militaire du nouveau régime tutsi au Rwanda, soutenu par l’Ouganda et le Burundi, pour renverser le dictateur Mobutu Sese Seko. Ces événements ont déclenché les guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2002), impliquant de nombreux groupes armés et puissances étrangères.

Conflits persistants et violations des droits humains
Aujourd’hui, l’est de la RDC reste marqué par des violences alimentées par des groupes armés aux alliances fluctuantes avec les autorités locales et régionales. Ces conflits ont engendré des crimes de guerre, notamment des massacres, viols, disparitions forcées et actes de torture.

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QUE FAUDRAIT-IL POUR METTRE FIN À CE DRAME HUMANITAIRE ?

  • Vérité, justice et réparation pour les victimes des conflits
  • Un accès à l’aide humanitaire
  • Renforcer le pouvoir d’action de la société civile en RDC

La justice et l’obligation de rendre des comptes sont fondamentales pour mettre un terme au cycle de la violence. Les auteurs de crimes au regard du droit international et d’autres atrocités doivent faire l’objet d’enquêtes, de poursuites et de sanctions auprès d’un tribunal, qu’il soit national ou international. Les victimes ont le droit d’obtenir justice pour ce qu’elles ont subi.

En plus de permettre un meilleur accès à la justice, les États doivent également répondre aux doléances historiques et veiller à fournir et à faciliter l’accès à la vérité et aux réparations. Reconnaître la souffrance des 6 millions de victimes des conflits en RDC et faire en sorte que le monde entier entende leurs histoires permettra de rappeler le véritable coût de la guerre.

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