« Les autorités russes ont fait preuve d’un mépris éhonté envers les droits humains et la notion de manifestation pacifique. Des milliers de Russes sont descendus dans les rues ces dernières semaines afin de protester contre les manipulations électorales et les discriminations visant les candidats de l’opposition, et se sont heurtés aux matraques et aux brutalités des policiers, a déclaré Natalia Zviagina, directrice du bureau d’Amnesty International en Russie.
« La dispersion violente des manifestations pacifiques au centre de Moscou le week-end dernier, 10 manifestants au moins étant accusés sans fondement de troubles de grande ampleur, a conduit des milliers d’autres citoyens à descendre courageusement dans la rue pour dénoncer cette répression cautionnée par l’État.
« Nous appelons les autorités russes à respecter la Constitution et leurs obligations en termes de droits humains, et à garantir et favoriser le droit de se réunir pacifiquement. Elles doivent abandonner les accusations sans fondement de " troubles de grande ampleur " portées contre les manifestants et relâcher tous les manifestants pacifiques emprisonnés. »
Complément d’information
Le 3 août, plus de 590 manifestants ont été arrêtés au centre de Moscou lors d’un rassemblement de l’opposition que les autorités de la ville ont qualifié de « non autorisé ». Déjà, il y a une semaine, des manifestations pacifiques se sont heurtées à la répression de la police et se sont soldées par près de 1 400 arrestations.
À la veille du nouveau rassemblement, les autorités ont ouvert une enquête pour « troubles de grande ampleur » et inculpé au moins 10 personnes au titre de l’article 212 du Code pénal russe. Des observateurs d’Amnesty International ont été les témoins directs de la manifestation du 27 juillet et ont conclu qu’elle était pacifique jusqu’à ce que la police charge la foule.