« Avec cette action symbolique, nous entendons dénoncer l’accord conclu entre l’UE et la Turquie, qui condamne des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à se retrouver pris au piège dans des conditions sordides sur les îles grecques », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. « Bien que dramatique, cette situation est ignorée par nos chefs d’État qui, par ailleurs, se félicitent de cet accord qu’ils considèrent comme un succès et un exemple à suivre. Cela résume parfaitement la politique migratoire actuelle de l’Europe : “loin de nos yeux, loin de nos préoccupations”. »
« Nous entendons dénoncer l’accord conclu entre l’UE et la Turquie, qui condamne des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à se retrouver pris au piège dans des conditions sordides sur les îles grecques. »
Alors que cet accord a contribué à une baisse significative du nombre d’arrivées sur les Îles grecques, l’absence d’alternatives sûres et légales pour rejoindre l’Europe a conduit des milliers de réfugiés à avoir recours aux traversées dangereuses et aux passeurs, ce que l’accord était censé éviter.
Amnesty International demande que les migrants pris au piège sur les îles grecques soient transférés d’urgence en Grèce continentale. L’organisation appelle par ailleurs les États européens à tenir leurs promesses en termes de réinstallation et de relocalisation.
« Construire des murs, visibles ou invisibles, n’empêchera pas les personnes fuyant la guerre ou les persécutions d’essayer de reconstruire leur vie en toute sécurité. Les dirigeants européens doivent tenir leurs engagements et accueillir les réfugiés présents en Turquie et dans les États membres de l’UE qui se situent en première ligne, à savoir l’Italie et la Grèce », précise Philippe Hensmans.
Complément d’information
À la fin du mois de février et au début du mois de mars, des chercheurs d’Amnesty International se sont rendus dans les Îles de Lesvos, Chios et Samos, où arrivent la majorité des réfugiés qui rejoignent la Grèce. Environ 13 000 hommes, femmes et enfants se trouvent actuellement dans ces îles dans l’attente d’un éventuel transfert en Turquie, la majorité s’abritant dans des camps surpeuplés, où beaucoup dorment dans des tentes inadaptées et font face à des risques liés à leur sécurité.