Écrire Il faut libérer cinq baha’is détenus arbitrairement

Le 25 mai, des membres armés des forces houthies ont fait irruption lors d’un rassemblement pacifique de la communauté baha’ie à Sanaa, au Yémen. Ils ont arrêté arbitrairement 17 membres de cette communauté, dont cinq femmes, des défenseur·e·s des droits humains et du personnel humanitaire.

Depuis, 12 de ces personnes ont été libérées à la suite de pressions internationales. Toutefois, cinq d’entre elles sont toujours détenues de façon arbitraire par les services houthis de sécurité et du renseignement, et privées de leur droit de bénéficier des services d’un avocat. Elles risquent de subir d’autres violations aux mains des autorités houthies, notamment des actes de torture et des mauvais traitements.

Amnesty International exhorte les autorités houthies de facto à libérer immédiatement et sans condition les cinq Baha’is maintenus en détention, car ils sont détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains.

Le 25 mai 2023, des membres armés des forces houthies ont fait irruption lors d’un rassemblement pacifique de la communauté baha’ie à Sanaa, la capitale du Yémen ; ils ont brièvement soumis à une disparition forcée et arrêté arbitrairement 17 membres de cette communauté, dont cinq femmes, des défenseur·e·s des droits humains et du personnel humanitaire.

Amnesty International a réuni depuis 2015 des informations sur la situation de 82 membres de la communauté baha’ie du Yémen qui ont été soumis à une disparition forcée, torturés, détenus au secret et privés du droit à un procès équitable après avoir été arrêtés par les autorités houthies de facto.

Cinq Baha’is arrêtés en 2016 ont été détenus pendant plus de deux ans sans inculpation ni jugement et sans aucun moyen de contester leur placement en détention, avant d’être finalement inculpés en septembre 2018 de diverses infractions graves, notamment d’espionnage pour le compte d’États étrangers, dont certaines sont passibles de la peine de mort. Ils ont été jugés dans le cadre d’un procès collectif incluant 24 membres de la communauté baha’ie au total – les 19 autres, dont la fille adolescente d’un détenu baha’i, ont été inculpés par contumace. En 2020, les autorités houthies de facto ont ordonné la libération de tous les prisonniers baha’is à la condition qu’ils quittent le pays. Cependant, les charges retenues contre les 24 Baha’is n’ont pas été abandonnées.

Hamid Haydara, prisonnier d’opinion baha’i arrêté en 2013, a été libéré en 2020. Il avait été condamné à mort en 2018, puis gracié en 2020. Amnesty International avait fait part aux autorités houthies de facto de ses préoccupations concernant les motifs de sa détention et la procédure judiciaire entachée de graves irrégularités dans son cas : détention provisoire prolongée, retards injustifiés concernant son procès, allégations d’actes de torture et d’autres mauvais traitements, et le fait qu’il n’avait pas bénéficié des services d’un avocat pendant ses interrogatoires.

Toutes les parties au conflit armé qui se déroule au Yémen, y compris les forces houthies, le gouvernement reconnu par la communauté internationale, le Conseil de transition du Sud, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ainsi que les forces yéménites soutenues par les Émirats arabes unis, commettent des crimes de droit international et des violations du droit international humanitaire en se livrant notamment à des homicides volontaires, des détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et des mauvais traitements, ainsi que des procès iniques.

Le 17 octobre 2023, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a adopté une résolution demandant aux autorités houthies de facto « de lever les obstacles qui empêchent l’accès des secours et de l’aide humanitaire, de libérer les travailleurs humanitaires enlevés et de mettre fin à la violence et à la discrimination à l’égard des femmes ainsi qu’aux attaques fondées sur la religion ou les croyances ».

J'agis

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Monsieur,

Je suis préoccupé·e par le fait que cinq Baha’is – dont des défenseur·e·s des droits humains et du personnel humanitaire – sont maintenus en détention arbitraire par les autorités houthies de facto depuis la descente opérée le 25 mai 2023 contre un rassemblement pacifique de la communauté baha’ie, une minorité religieuse au Yémen, en violation de leurs droits à la liberté de religion et de conviction et de ne pas être soumis à une arrestation arbitraire. Ces cinq personnes sont toujours privées du droit de bénéficier des services d’un avocat, après presque 10 mois d’incarcération injuste.

Selon leur avocat, les Baha’is sont détenus dans un centre de détention géré par les services de sécurité et de renseignement houthis, dans le gouvernorat de Sanaa. Parmi les détenus figurent Abdulelah Muhammad al Boni, travailleur humanitaire âgé de 30 ans et père de deux enfants, et Abdullah al Olofi, militant des droits humains âgé de 45 ans et père de quatre enfants.
Je salue la libération de 12 Baha’is, mais tiens à souligner qu’ils n’auraient jamais dû être placés en détention. En outre, je note avec préoccupation que les personnes baha’ies qui sont maintenues en détention risquent de subir d’autres violations de leurs droits fondamentaux, notamment des actes de torture et des mauvais traitements.

Amnesty International a recueilli des informations sur les cas de plusieurs dizaines de journalistes, défenseur·e·s des droits humains, militant·e·s, universitaires, membres de la minorité religieuse baha’ie et d’autres personnes considérés comme des opposant·e·s ou des détracteurs du régime houthi, soumis par les autorités houthies de facto à une détention arbitraire, des actes de torture et d’autres mauvais traitements, une disparition forcée et un procès inique incluant le recours à la peine de mort. Ces personnes ont toutes été ciblées pour avoir exercé leurs droits humains de manière pacifique, y compris leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de conviction.

Depuis leur arrestation, les autorités houthies de facto tiennent des propos incitant à la violence et à la discrimination envers cette minorité religieuse, propos qui font courir à d’autres le risque d’être victimes de graves violations des droits humains.

Aussi j’appelle les autorités houthies de facto à libérer immédiatement et sans condition les cinq Baha’is qu’elles maintiennent en détention. Je leur demande également de mettre un terme à toutes les formes de discrimination et de persécution exercées contre la minorité baha’ie et toutes les personnes prises pour cibles uniquement parce qu’elles exercent pacifiquement leurs droits fondamentaux, notamment leurs droits à la liberté de religion et de conviction.

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de ma haute considération.

VOS APPELS : arabe et anglais.. Vous pouvez également écrire dans votre propre langue.


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