Au Honduras, les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) vivent dans la peur.
Elles subissent fréquemment des agressions, la stigmatisation et la discrimination en raison de leur orientation sexuelle (les personnes vers qui elles sont attirées) et de leur identité de genre (comment elles s’identifient, indépendamment de leur sexe biologique), à tel point qu’elles sont contraintes de fuir leur pays. Ces dernières semaines, les responsables politiques honduriens ont proposé d’organiser un référendum sur le droit de se marier pour les couples homosexuels. La Constitution du Honduras interdit en effet le mariage et le partenariat civil entre personnes de même sexe.
Au regard de la situation actuelle, dominée par la violence et la discrimination, un référendum ne semble pas le moyen le plus approprié de protéger les droits humains des LGBTI au Honduras. Au contraire, il ouvre la voie à l’aggravation de la discrimination qui prévaut.
En légalisant le mariage homosexuel, il ne s’agit pas de faire une faveur à un groupe de citoyens ou de leur accorder un privilège. Cela découle de la notion que chacun a les mêmes droits, sans discrimination. Il est du devoir du gouvernement de veiller à ce qu’aucune loi ni pratique n’établisse une discrimination à l’égard d’un individu ou d’un groupe, ce qui suppose de modifier ou d’abolir les lois qui bafouent les normes internationales.
Il y a un an, la Cour interaméricaine des droits de l’homme rappelait que la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre était prohibée, soulignant que l’absence de consensus dans certains pays concernant le plein respect des droits des LGBTI ne constituait pas un argument valable pour nier ou restreindre leurs droits humains.
Aujourd’hui, 25 nations dans le monde reconnaissent le mariage homosexuel, notamment des pays de la région – l’Argentine, l’Uruguay, la Colombie et le Brésil – ainsi que plusieurs États du Mexique. En outre, au mois d’août dernier, la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême de justice du Costa Rica, la plus haute instance du pays, a statué que les lois qui empêchent la reconnaissance des mariages et des partenariats civils entre personnes de même sexe étaient contraires à la Constitution.
Dans ses commentaires récents adressés au gouvernement du Honduras, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a recommandé que le Honduras veille à ce que l’égalité des couples de même sexe soit pleinement reconnue. Il ne devrait pas y avoir de débat pour déterminer si certaines personnes ont des droits et d’autres non. Les autorités honduriennes doivent agir sans plus attendre et garantir le plein respect des droits de tous les citoyens dans le pays, sans aucune distinction, et commencer par modifier les lois et les pratiques qui établissent une discrimination à l’égard des personnes LGBTI au quotidien.