L’an dernier, les militants d’Amnesty International à travers le monde se sont joints à moi et, ensemble, nous avons envoyé plus de 500 000 messages au gouverneur pour demander justice. Et il nous avait entendus.
Cependant, aujourd’hui, Moses reste enfermé dans sa cellule. Son avocat avait formé un recours et le gouverneur Uduaghan affirme que « le seul moyen d’avancer est d’abandonner ce recours ». Cet argument n’est pas valable : en 2010, le gouverneur a utilisé son pouvoir pour libérer un autre homme qui avait fait appel de sa condamnation.
Lorsque j’ai parlé à Moses récemment, il m’a dit ce qu’il pensait du fait de renoncer à son appel. « Quand le gouverneur a tenu ce discours, je n’ai pas aimé l’idée. Aucun homme condamné à mort ne retire son appel. Si le gouverneur veut vraiment me libérer, il peut le faire avec ou sans l’appel. »
Je sais que le gouverneur Uduaghan a dédaigné les occasions de rencontrer l’avocat de Moses depuis son discours, et je prie pour que Dieu touche son cœur. « Je lui demande de faire preuve de clémence envers moi et d’écouter les personnes qui, dans le monde entier, protestent pour moi », m’a dit Moses.
Moses est bien conscient de ce que les militants d’Amnesty International font pour lui. Lorsque je lui ai parlé, il m’a décrit ce qu’il ressentait. « C’est une grande joie pour moi de savoir que j’ai le soutien de tant de personnes dans différents pays du monde. Alors qu’auparavant j’avais l’impression que tout espoir avait disparu, l’histoire a changé quand Amnesty International est intervenue. Ce que j’ai vu m’a bouleversé : les cartes et messages que j’ai reçus sont si intéressants. J’ai repris espoir et cet espoir me permet maintenant de continuer à avancer. Quand je sortirai de prison, la première chose que je prévois de faire est de retourner à l’école et d’étudier.
La vie en prison n’est pas facile. Je passe le plus clair de mon temps à lire des romans et à fréquenter l’école de la prison. J’enseigne aussi en cours de catéchisme - je suis catholique. Néanmoins, la prison est un endroit très mauvais, un endroit où on ne peut jamais trouver de réconfort. »
Avec mon organisation, la Fondation pour les droits humains, le développement social et l’environnement (HURSDEF), j’ai travaillé sur de nombreux autres cas de torture au Nigeria. Je retiens de mon expérience que la torture n’arrange pas les choses. Elle peut conduire une personne à avouer des faits dont elle ne sait rien. J’espère de tout cœur que le gouvernement va faire quelque chose. La torture doit être stoppée.
Il y a cinq mois, le gouverneur Uduaghan a promis d’aider Moses. Cependant, ce jeune homme a encore besoin de notre aide aujourd’hui. Avec nous, demandez au gouverneur Uduaghan d’agir pour Moses. #StopTorture
ou envoyez un tweet :
Mr @euduaghan, what about your promise to initiate the release of Moses Akatugba tortured to confess a crime at 16 ? #StopTorture
— AIBF (@amnestybe) 3 Mars 2015