Dans cette déclaration, le Conseil appelle à la fin des violences et indique qu’il « condamne les violations généralisées des droits de l’homme […] par les autorités syriennes », mais il ne prend pas de mesures décisives. Cet appel a été publié sous la forme d’une déclaration présidentielle, qui n’est pas juridiquement contraignante.
« La réponse de l’ONU est totalement insuffisante. Après plus de quatre mois de violente répression d’une opposition majoritairement pacifique en Syrie, il est profondément décevant que le mieux que puisse proposer le Conseil de sécurité soit une déclaration molle qui n’est pas juridiquement contraignante et ne saisit pas la Cour pénale internationale de la situation, a déploré Jose Luis Diaz, représentant d’Amnesty International auprès des Nations unies.
« Le président Bachar el Assad a autorisé ses forces de sécurité à mener une nouvelle attaque sanglante contre des civils, tuant des dizaines de personnes dans la ville de Hama ces derniers jours. Il est essentiel qu’une mission d’information du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en Syrie puisse enquêter sur la situation dès que possible. Malheureusement, le Conseil de sécurité n’a pas non plus apporté son soutien à une telle mission. »
Jusqu’à présent, les autorités syriennes ont refusé que la délégation d’enquête des Nations unies se rende dans le pays.
« L’ONU doit agir immédiatement, avec une position ferme et juridiquement contraignante. Elle doit pour le moins instaurer un embargo sur les armes, geler les avoirs du président Bachar el Assad et des hauts responsables soupçonnés de crimes contre l’humanité, et saisir le procureur de la CPI de cette situation », a-t-il ajouté.
À ce jour, Amnesty International a recensé plus de 1 500 personnes qui auraient été tuées depuis le début des manifestations en faveur de la réforme, à la mi-mars.
Nombre d’entre elles seraient des manifestants et des habitants tombés sous les balles réelles des policiers et des soldats.
Des milliers d’autres personnes ont été arrêtées dans le contexte des manifestations, dont beaucoup sont détenues au secret dans des lieux indéterminés.
Il semble que les familles ont peur de demander des informations sur le lieu où se trouvent leurs proches détenus et Amnesty International craint que ceux-ci n’aient été victimes de disparitions forcées. Beaucoup auraient été soumis en détention à des actes de torture ou d’autres formes de mauvais traitements, qui se sont dans certains cas soldés par la mort.
Amnesty International estime que les crimes commis en Syrie par les forces gouvernementales constituent des crimes contre l’humanité car ils semblent relever d’une attaque de grande ampleur visant la population civile de manière systématique.
L’organisation a appelé à maintes reprises le Conseil de sécurité de l’ONU à saisir la Cour pénale internationale de la situation syrienne, comme il l’a fait pour la Libye en février à la suite de la répression violente contre les manifestations dans ce pays.