D’aucuns pourraient souffler et se réjouir de voir que le changement de président américain a déjà eu des conséquences positives : arrêt (provisoire en tout cas) des ventes d’armes à l’Arabie saoudite, signaux forts envoyés par M. Biden en direction de plusieurs dirigeant·e·s, politique migratoire américaine complètement revue… Il est clair que quelque chose a changé.
Et pourtant, les tendances lourdes dans le monde se maintiennent. Non seulement, les gouvernements et groupes armés commettent des violations des droits humains, mais ils se permettent aussi de tout simplement rejeter les instruments juridiques qui garantissent ces droits (comme on l’a vu avec la Convention d’Istanbul sur les violences faites aux femmes).
Face à eux se trouve une armée de militant·e·s d’Amnesty, plus têtu·e·s que des lords-maires : chaque fois qu’un fait (une arrestation, un enfant transformé en soldat, un·e réfugié·e qui se noie en Méditerranée, etc.) vient contredire un discours officiel, nous revenons jeter ce fait sous le nez des responsables en question.
Ainsi, M. Biden, lancer un appel contre le refus d’extrader Julien Assange constitue une négation absolue de votre engagement officiel en faveur des droits humains. Vous nous retrouverez sur votre chemin, comme les autres chef·fe·s d’État, chaque fois que vous vous comporterez ainsi.