Plongée au coeur des animations dans les écoles

Les animateur·rice·s bénévoles d’Amnesty International remplissent une fonction cruciale ; en intervenant dans les écoles primaires et secondaires, il·elle·s participent activement à l’une des principales missions que l’organisation s’est données : l’éducation aux droits humains. Ainsi, chaque année, des centaines d’animations permettent de sensibiliser des dizaines de milliers de jeunes et d’enfants à l’importance de ces droits qui nous protègent toutes et tous.

Parmi ces précieux·euses transmetteur·rice·s, Julien Debande, 22 ans, étudiant en droit et animateur bénévole depuis maintenant une année.

Le FIL : Qu’est-ce qui t’a motivé à devenir animateur pour Amnesty International ?

Julien Debande : J’ai été marqué par une animation d’Amnesty International, à laquelle j’ai participé quand j’étais encore en secondaire. Une fois à l’université, j’ai eu envie de transmettre à mon tour à des plus jeunes les valeurs de respect et de solidarité, ainsi que des connaissances de base sur les droits humains qui me paraissent essentielles. Je souhaitais être un passeur et vulgariser ce que j’avais appris, car je me suis rendu compte qu’un grand nombre de personnes connaissaient mal les droits humains. Je pense qu’on peut agir de plein de façons différentes, mais l’éducation aux droits humains et la lutte pour le respect des droits humains me semblent des moyens d’action cruciaux pour faire en sorte que le monde aille mieux.

Le FIL : Quelles ont été tes premières impressions après tes premières animations ?

J.D. : C’est très stressant de se lancer et d’assurer une première animation. Je me souviens que, la première fois, j’avais toute la classe fixée sur moi, j’avais peur de ne pas savoir quoi dire et de ne pas bien gérer le temps à ma disposition, mais une fois que j’ai commencé à parler, tout s’est déroulé de manière très naturelle. Ce qui me plaît le plus, c’est la confrontation d’idées, la richesse des débats et me dire que les élèves ont appris des choses en plus. Globalement, à la fin de chacune de mes animations, j’ai l’impression que c’est le cas ; c’est le plus important pour moi. Mais je suis toujours aussi stressé avant chaque animation !

Le FIL : Comment les élèves réagissent aux sujets souvent difficiles que tu évoques lors des animations ?

J.D. : De façon générale, les élèves réagissent bien aux sujets que l’on aborde lors des
animations et j’ai toujours l’impression qu’il·elle·s sont intéressé·e·s d’en savoir plus et apprécient le fait de débattre de ces questions. Il est arrivé que certain·e·s élèves s’opposent assez vivement à ce que je disais, mais c’est le débat qui est intéressant, donc c’est bien que les élèves s’expriment et que l’on puisse discuter et confronter différentes positions. Il est également arrivé que certain·e·s soient particulièrement concerné·e·s par les sujets évoqués, ce qui rendait les débats et les combats abordés plus concrets. J’ai aussi constaté qu’il était parfois compliqué de parler de certaines thématiques, comme les droits des personnes LGBTQIA+ ou les droits des femmes, car des élèves vont faire à cette occasion des remarques homophobes ou sexistes, mais c’est justement essentiel de pouvoir aborder ces sujets et de ne pas laisser passer de tels propos.

Le FIL : Te souviens-tu d’un échange qui t’a particulièrement marqué lors d’une animation ?

J.D. : Je me rappelle qu’une fois un élève a fait une remarque homophobe et avant même que j’aie eu le temps de lui répondre, plusieurs élèves ont pris la parole pour lui expliquer que sa remarque était déplacée et homophobe. Une des élèves a notamment révélé qu’elle était membre de la communauté LGBTQIA+ et a fait part de son ressenti face à cette remarque. Suite à cet échange, les élèves ont créé des liens supplémentaires. Je n’ai pas eu besoin d’intervenir à ce sujet, car ce sont eux·elles-mêmes qui s’en sont chargé·e·s et j’ai trouvé ça super.

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit