URUGUAY

Des progrès ont été accomplis dans certaines affaires de violations des droits humains commises dans le passé. Selon les informations recueillies, les prisons étaient surpeuplées et les conditions de détention mauvaises. Des travailleurs de la canne à sucre ont manifesté contre la pauvreté.


Contexte
L’exclusion sociale persistait. En janvier, des travailleurs de la canne à sucre et des membres d’organisations syndicales et locales ont manifesté à Montevideo pour le droit à la terre et contre la pauvreté. Cette manifestation faisait suite à un mouvement d’occupation de terres abandonnées à Colonia España, près de Bella Unión (département d’Artigas), mené par plus de 50 personnes qui pressaient les autorités d’octroyer des terres et un logement à six familles de travailleurs.
En novembre, l’Uruguay a ratifié l’Accord sur les privilèges et immunités de la Cour pénale internationale. Cet Accord conférait à la Cour un cadre lui permettant de fonctionner efficacement.
Depuis 1996, l’Uruguay n’a pas soumis de rapport périodique au Comité des droits économiques, sociaux et culturels [ONU].

Violations des droits humains commises dans le passé
La Loi de prescription de 1986 était toujours en vigueur. Elle empêchait l’ouverture de poursuites contre des membres des forces de sécurité dans des affaires remontant à la période du régime militaire (1973-1985). Toutefois, certaines décisions ont montré que des progrès ont été accomplis dans le combat en faveur de la justice pour les victimes de violations passées des droits humains.
En septembre, lors d’un procès qui se tenait à Montevideo, six militaires et deux anciens policiers ont été déclarés coupables de crime organisé et de l’enlèvement – en Argentine, dans le cadre de l’opération Condor, en 1976 – d’Uruguayens membres du Partido por la Victoria del Pueblo (Parti pour la victoire du peuple – dans l’opposition). La peine n’avait pas encore été prononcée à la fin de l’année.
En novembre, le juge pénal de la 11e permanence a ordonné le placement en détention de l’ancien président Juan María Bordaberry (1971-1976) et de l’ancien ministre des Affaires étrangères Juan Carlos Blanco, en vue de leur procès. Les deux hommes étaient inculpés du meurtre des parlementaires Zelmar Michelini et Héctor Gutiérrez Ruiz et de deux membres du Movimiento para la Liberación Nacional–Tupamaros (MLN-T, Mouvement pour la libération nationale–Tupamaros), Rosario Barredo et William Whitelaw, assassinés en Argentine en 1976. Fin 2006, un recours avait été formé contre cette décision.

Prisons
Des informations ont fait état d’une surpopulation carcérale, d’insuffisances en matière de soins et de nourriture et de mauvais traitements infligés par des surveillants.
En février, le commissaire parlementaire aux affaires pénitentiaires a fait part de ses conclusions à la suite d’une visite effectuée à la prison de Libertad (département de San José). Il a constaté que les détenus étaient soumis à des traitements dégradants lorsqu’ils étaient fouillés par les surveillants, et a jugé excessif l’usage de balles en caoutchouc.
Après une visite, en mars, à la prison de Las Rosas (département de Maldonado), où des détenus étaient contraints de dormir par terre, le commissaire parlementaire a confirmé le bien-fondé des plaintes dénonçant la surpopulation dans cet établissement.


Organisations intergouvernementales

En novembre, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a exprimé sa préoccupation concernant les violations persistantes et systématiques des droits des femmes dans les prisons uruguayennes. Elle a dénoncé l’insuffisance des soins médicaux et les discriminations auxquelles étaient confrontées les détenues, et souligné les difficultés qu’elles rencontraient pour porter plainte contre les violences infligées par des membres du personnel pénitentiaires ou des codétenues.

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