Fidji


Cette année encore, le gouvernement provisoire soutenu par l’armée a bafoué la liberté d’expression et soumis des journalistes et d’autres citoyens à des manœuvres d’intimidation. La Commission fidjienne des droits humains s’est déclarée favorable à l’expulsion de deux personnalités des médias hors du pays ; elle a critiqué le rôle joué par les ONG de défense des droits humains dans la société civile. Des violences contre les femmes continuaient d’être signalées.

CHEF DE L’ÉTAT : Ratu Josefa Iloilovatu Uluivuda
CHEF DU GOUVERNEMENT : Josaia Voreqe Bainimarama
PEINE DE MORT : abolie sauf pour crimes exceptionnels
POPULATION : 0,84 million
ESPÉRANCE DE VIE  : 68,3 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 24 / 24 ‰
TAUX D’ALPHABÉTISATION DES ADULTES  : 94,4 %

Liberté d’expression

  • En février, le ministre de la Défense, Epeli Ganilau, a ordonné le renvoi du directeur de la publication du Fiji Sun, Russell Hunter, en Australie à la suite d’une série d’articles accusant un ministre de haut rang de fraude fiscale. Les services de l’immigration ont procédé à la mesure d’éloignement sans tenir compte de la période de préavis de sept jours que l’ordonnance ministérielle accordait à Russell Hunter pour faire appel. Celui-ci n’a pas eu la possibilité de contester la décision.
  • En mai, les services de l’immigration ont renvoyé en Australie Evan Hannah, directeur de la publication du Fiji Times, à la suite d’un certain nombre d’articles critiquant le gouvernement provisoire. Lors de son arrestation et au cours de sa détention, Evan Hannah n’a jamais eu l’occasion de faire appel de la décision le concernant, et il ne lui a pas été permis de contacter son avocat à partir du moment où les autorités sont venues le chercher à son domicile. Le gouvernement n’a pas tenu compte de l’ordre donné par un tribunal aux services de l’immigration et à la police de présenter Evan Hannah devant la Haute Cour de Suva le 2 mai.
  • À la suite de la publication, le 9 août, de son article critiquant un ministre de haut rang dans le Fiji Times, la journaliste Serafina Silaitoga a fait l’objet ce même mois de menaces et de manœuvres d’intimidation de la part de policiers à Labasa. Ces derniers ont tenté de la contraindre à rédiger une déclaration relative à son article, et lorsqu’elle a refusé de le faire sans la présence d’un avocat, ils ont menacé de l’enfermer dans une cellule du poste de police.

Un rapport établi à la demande de la Commission fidjienne des droits humains et paru en février préconisait un renforcement de la réglementation de la presse, ainsi que la création d’une instance judiciaire spécialisée dans les médias. En août, le gouvernement provisoire a annoncé qu’il mettrait en place un tribunal afin de mieux contrôler ce secteur d’activité.
En juin, dans un rapport traitant de l’expulsion des deux directeurs de publication nommés ci-dessus, la Commission fidjienne des droits humains s’en est prise à des ONG et a demandé que les autorités surveillent davantage les activités et le financement de ces organisations. Ce document contenait en outre des courriers électroniques confidentiels échangés entre des représentants des ONG et les deux journalistes au sujet de la situation politique à Fidji. Le chef évincé de l’opposition, Mick Beddoes, s’est déclaré préoccupé par le fait que la Commission ait pu avoir accès à des communications personnelles et confidentielles entre des militants des droits humains et d’autres défenseurs de ces droits travaillant pour des ONG.

Torture et autres mauvais traitements

  • En juillet, Josefa Baleiloa, un prisonnier qui s’était évadé, a été passé à tabac par des policiers lors de sa capture à Suva. Après deux semaines dans le coma, il est mort en septembre des suites de ses blessures. Ainsi que l’a rapporté la télévision fidjienne, Josefa Baleiloa avait été frappé par plus de 10 policiers longtemps après avoir été maîtrisé. D’après des témoins, ceux-ci l’avaient traîné et battu avec des morceaux de bois et des pierres et avaient sauté sur lui après qu’il eut perdu connaissance, y compris dans le véhicule de police qui l’emmenait. Aucune enquête n’a été menée sur les circonstances de sa mort.

Violences contre les femmes et les filles

La violence contre les femmes demeurait fréquente. Le nombre de violences sexuelles signalées à l’encontre de femmes et de jeunes filles a augmenté.

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