ZAMBIE

République de Zambie
CAPITALE : Lusaka
SUPERFICIE : 752 614 km²
POPULATION : 11,7 millions
CHEF DE L’ÉTAT et du GOUVERNEMENT : Levy Mwanawasa
PEINE DE MORT : maintenue
COUR PÉNALE INTERNATIONALE : Statut de Rome ratifié
CONVENTION SUR LES FEMMES : ratifiée
PROTOCOLE FACULTATIF À LA CONVENTION SUR LES FEMMES : non signé

Les atteintes aux droits humains imputables aux forces de police restaient fréquentes. Des journalistes indépendants ont été victimes d’actes de harcèlement et arrêtés. Des responsables politiques de l’opposition ont été places en détention. Aucune exécution n’a eu lieu. En novembre, le président Mwanawasa a commué 12 condamnations à mort en peines de réclusion à perpétuité.

Contexte

La Commission de révision constitutionnelle a publié son rapport en juillet. Ses recommandations, si elles étaient suivies d’effet, renforceraient la liberté d’expression grâce à l’octroi de nouveaux pouvoirs au Parlement, à la limitation des prérogatives présidentielles et à l’introduction d’une Charte des droits. La proposition de faire adopter la nouvelle loi fondamentale par une assemblée constituante, une requête formulée par des organisations issues de la société civile, a été rejetée par le président Mwanawasa. Alors que les citoyens le réclamaient, le président s’est également opposé à ce que la nouvelle constitution entre en vigueur avant les élections de décembre 2006. En novembre, des manifestations pacifiques soutenant ces différentes demandes ont eu lieu dans tout le pays.
Dans une décision rendue au mois de février, la Cour suprême a débouté de leur requête des responsables politiques de l’opposition qui contestaient les résultats de l’élection de 2001.
L’affaire de corruption concernant l’ancien président Frederick Chiluba traînait en longueur sans qu’aucune décision ne soit prise. Au mois de septembre, il a été convenu qu’une cour britannique siègerait à Lusaka pour examiner les charges retenues contre l’ancien chef d’État, ce qui a été considéré comme une reconnaissance de facto de l’incapacité du système zambien à rendre la justice de manière rapide et efficace.
Un projet de loi a été déposé en vue de créer 60 postes d’assistants d’avocat à travers le pays, afin qu’un plus grand nombre de personnes puissant avoir accès aux services d’un conseil juridique. Faute de moyens financiers suffisants, le Conseil d’aide juridictionnelle créé en 2000 n’avait jamais fonctionné dans la pratique.

Atteintes à la liberté d’expression
Des responsables de partis d’opposition ont été arêtes et n’ont pas eu accès aux médias nationaux dans les mêmes conditions que les autres acteurs politiques. Des journalistes indépendants ont été victimes de harcèlement et interpellés.
Arrêté le 24 juillet, Michael Sata, un chef de file de l’opposition, a été inculpé de sédition et d’espionnage pour avoir soutenu des mineurs en grève. Le ministre des Mines a déclaré publiquement qu’il était un « terroriste » qui tentait de rendre la Zambie ingouvernable. Michael Sata a été libéré le 8 août. À la fin de l’année 2005, il attendait toujours son procès. L’inspecteur général de la police zambienne, Zunga Siakalima, a été limogé par le président pour avoir refusé dans un premier temps d’arrêter Michael Sata.
En juin, Fred M’membe, rédacteur en chef du journal indépendant The Post, a été interrogé par la police au sujet d’une série d’éditoriaux critiques vis-à-vis du président. En novembre, il a été arrêté et accusé de diffamation envers la personne du président, pour un autre éditorial paru dans le journal. Il a été remis en liberté sous caution après avoir passé quelques heures en garde à vue. L’affaire n’avait pas été jugée à la fin de l’année.

Violences contre les femmes

Les violences sexuelles subies par les femmes restaient l’un des principaux vecteurs du VIH/sida. Une pauvreté endémique contraignait encore de nombreuses femmes à proposer des relations sexuelles tarifées. On croyait encore que les rapports sexuels avec une partenaire vierge guérissaient du sida, ce qui expliquait en partie le nombre élevé de viols de jeunes filles et de fillettes.
En janvier, le président Mwanawasa a déclaré que les dispositions de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes [ONU] allaient être incorporées au droit zambien. Toutefois, aucune loi allant dans ce sens n’avait été votée à la fin de 2005.
Un projet de loi portant modification du Code pénal qui visait notamment à élargir la définition des infractions à caractère sexuel et à durcir les peines prévues a été examiné en seconde lecture au mois de décembre.

Brutalités policières

Cette année encore, des policiers ont torturé des suspects en garde à vue et ont fait un usage inconsidéré de la force. Mal rémunérés, certains fonctionnaires procédaient régulièrement à des arrestations afin de recouvrer des créances pour le compte de tiers.
En juin, Catherine Mubiana a été battue par des policiers de Livingstone car elle refusait de leur révéler où se trouvait son frère. Les auteurs de ces violences n’ont fait l’objet d’aucune inculpation ni sanction disciplinaire.
Après avoir été interpellé au sujet d’un vol commis sur son lieu de travail, Kennedy Zulu est mort en garde à vue à Lusaka en septembre. Selon ses proches, son employeur aurait payé les policiers pour le torturer afin qu’il révèle le lieu où étaient cachés les biens dérobés. L’autopsie a établi que la mort était consécutive à des blessures infligées au moyen d’un objet contondant. La police s’est engagée à enquêter sur ce décès, mais aucune investigation n’avait été menée à la fin de l’année

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