Maldives

L’opposition a remporté la majorité des sièges au Parlement lors des premières élections pluralistes du pays. Le fait que le Parlement n’avait pas adopté le projet de nouveau code pénal entravait les progrès en matière de justice. À la fin de l’année, au moins 180 personnes, des femmes pour la plupart, étaient sous le coup d’une peine de flagellation. La hausse mondiale du niveau des mers continuait de menacer le pays.

République des Maldives
CHEF DE L’ÉTAT ET DU GOUVERNEMENT : Mohamed Nasheed
PEINE DE MORT : abolie en pratique
POPULATION : 0,3 million
ESPÉRANCE DE VIE : 71,1 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 31 / 26‰
TAUX D’ALPHABÉTISATION DES ADULTES : 97 %

Contexte

Le parti de l’ancien président Maumoon Abdul Gayoom, Dhivehi Rayyithunge (Peuples maldiviens), a remporté la majorité des sièges lors des élections législatives de mai. L’impasse politique qui s’en est suivie entre le président Mohamed Nasheed et le Parlement, dominé par l’opposition, a empêché les réformes proposées par le gouvernement. Cette année encore, face à la hausse du niveau des mers et des températures, les autorités ont demandé des mesures d’urgence afin de lutter contre le réchauffement climatique. À l’occasion d’une rencontre avec Amnesty International en avril, le président a renouvelé son attachement à la protection des droits humains et de l’état de droit.

Torture et autres mauvais traitements

Au moins 180 personnes, des femmes pour la plupart, risquaient de voir mise en application une peine de flagellation prononcée au cours des dernières années dans le cadre d’affaires de relations sexuelles en dehors du mariage. Le gouvernement ne s’est pas rallié publiquement aux appels lancés à l’échelle nationale et internationale en faveur d’un moratoire sur les flagellations à la suite de la dernière affaire dont Amnesty International a eu connaissance, en juillet. Cependant, fin 2009, aucune autre flagellation n’avait eu lieu.
 ?Une jeune femme de 18 ans accusée d’avoir eu des relations sexuelles avec deux hommes en dehors du mariage a reçu 100 coups de fouet le 5 juillet. Des journalistes locaux ont indiqué qu’elle avait perdu connaissance après avoir été flagellée et qu’elle avait été hospitalisée. Enceinte au moment de sa condamnation, elle avait bénéficié d’un report de l’application de sa peine jusqu’à la naissance de son enfant. Le tribunal a estimé que sa grossesse prouvait sa culpabilité. Les hommes mis en cause dans cette affaire ont été acquittés.

Système judiciaire

Au moins trois nouveaux projets de loi visant à renforcer la protection des droits humains dans le pays n’ont pas été approuvés par le Parlement. Ils portaient respectivement sur la qualification de la diffamation en infraction civile et non plus pénale, la liberté de la presse et le droit à la liberté d’expression.
Le Parlement n’avait toujours pas adopté le projet de loi relatif au code pénal, qui avait pour objectif de résoudre certaines des carences fondamentales du système judiciaire actuel, telles que l’absence de définition unifiée d’une infraction.
Aucune mesure n’a été prise pour traduire en justice les auteurs présumés d’atteintes aux droits humains commises dans le passé. Néanmoins, les tentatives menées par des députés de l’opposition pour faire adopter une loi offrant l’immunité pénale à l’ancien chef de l’État ont échoué, le président du Parlement ayant déclaré cette manœuvre contraire à la Constitution.

Droit à un logement convenable

À l’issue d’une visite effectuée aux Maldives en février, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable a déclaré que le changement climatique mettait en péril la survie de la nation et, plus immédiatement, menaçait le droit au logement à cause de la rareté des terrains. Le pays demeurait exposé à la hausse du niveau des mers et à l’érosion côtière.

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