Guyana

Les informations recueillies ont fait état de violations des droits humains perpétrées par les forces de sécurité, dont des exécutions illégales, des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements. Trois personnes ont été condamnées à mort ; aucune exécution n’a eu lieu.

RÉPUBLIQUE DU GUYANA
CHEF DE L’ÉTAT ET DU GOUVERNEMENT : Bharrat Jagdeo
PEINE DE MORT : maintenue
POPULATION : 0,8 million
ESPÉRANCE DE VIE : 66,5 ans
MORTALITÉ DES MOINS DE CINQ ANS (M/F) : 66 / 47 ‰
TAUX D’ALPHABÉTISATION DES ADULTES : 99 %

Contexte

En octobre, le ressortissant guyanais Roger Khan, accusé notamment de trafic de stupéfiants, a été condamné aux États-Unis à une peine de 30 ans d’emprisonnement. À la suite de cette condamnation, le gouvernement du Guyana a annoncé la tenue d’une enquête de police sur les liens de cet homme avec un « escadron de la mort » composé notamment de policiers actifs ou d’anciens policiers et qui, selon certaines informations, aurait torturé, soumis à la disparition forcée ou tué plus de 200 personnes entre 2002 et 2006.
En novembre, une coalition de partis d’opposition a publié un dossier sur des meurtres non élucidés commis depuis 1993, dont des exécutions illégales imputables aux forces de sécurité et à d’anciens escadrons de la mort, et elle a demandé l’ouverture d’une enquête internationale.
Torture et autres mauvais traitements
Des informations ont fait état d’actes de torture et de mauvais traitements infligés par les forces de sécurité.
 ?En octobre, trois personnes arrêtées dans le cadre d’une enquête pour meurtre ont été torturées et maltraitées au poste de police de Leonora. Le 27 octobre, un adolescent de 15 ans a été roué de coups et des policiers l’ont brûlé aux parties génitales lorsqu’il a refusé de signer des « aveux ». Il a été libéré sans inculpation quatre jours plus tard et admis à l’hôpital. La veille, le 26 octobre, Deonaradine Rafik avait également été violemment battu et forcé à signer des « aveux ». Accusé de meurtre le 30 octobre, il a été maintenu en détention provisoire jusqu’à ce que les poursuites soient abandonnées. Il a été libéré le 3 décembre. Nouravie Wilfred a été détenu au secret pendant sept jours et a subi des mauvais traitements avant d’être libéré, le 3 décembre, sans inculpation. À la fin de l’année, trois policiers accusés d’avoir infligé illégalement des coups et blessures étaient en instance de jugement.

Violences contre les femmes et les filles

Un projet de loi relatif aux crimes sexuels proposant d’apporter des modifications à la législation en vigueur, discriminatoire en termes de genre, a été présenté en juillet 2009 à l’Assemblée nationale. Il n’était pas encore passé à la fin de l’année.

Droits des lesbiennes, des gays, des personnes bisexuelles et des transgenres

Des lois archaïques datant de l’époque coloniale étaient encore utilisées pour établir des discriminations entre les personnes en fonction de leur sexualité.
 ?En février, sept personnes ont été condamnées à des amendes en vertu d’un article de la loi sur les infractions punissables par procédure sommaire, qui érige en infraction le fait, pour un homme ou une femme, de se travestir.

Droit à la santé

Une politique nationale relative au VIH/sida sur le lieu de travail a été mise en place en avril. Cependant, l’opprobre et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH ou le sida demeuraient un obstacle au bon déroulement des thérapies, notamment pour les lesbiennes, les gays, les personnes bisexuelles et les transgenres. Les violations des droits au respect de la vie privée et à la confidentialité ont continué de dissuader la population de se soumettre au dépistage ou de demander à bénéficier d’un traitement.
Peine de mort
Trois condamnations à la peine capitale ont été prononcées. Le Guyana n’a procédé à aucune exécution. Fin 2009, 41 personnes se trouvaient dans le quartier des condamnés à mort.

À lire

Guyana. Un Guyanien victime de la torture risque un procès inique (AMR 35/003/2009).

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